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Camp Horebu a Nyanzale automne 2008.
Camp Horebu a Nyanzale, automne 2008. © Emilie Arnaud / MSF

Au plus fort des combats en octobre, les habitants de Birundule
s'étaient réfugiés en brousse. A la faveur d'une accalmie, ils ont pris
le chemin du retour. Et MSF a pu faire face aux cas de rougeole et
vacciner 1800 enfants en l'espace de deux jours. Il fallait faire vite,
les attaques risquaient de reprendre.

Lorsque l'équipe MSF est revenue le 20 novembre à sa base de Nyanzale, qu'elle avait dû évacuer le mois précédent, elle a reçu un appel du centre de santé de Birundule lui apprenant qu'il y avait eu 12 cas de rougeole au cours des semaines précédentes.

Ce centre de santé est le principal point de référence pour une zone couvrant 10 000 personnes.

La phase aiguë des combats ayant pris fin, l'équipe MSF a pu aller à Birundule et voir ce qui s'était passé.

« Les gens avaient fui dans les alentours, raconte Gwenola, coordinatrice médicale à MSF.

L'infirmier responsable du centre de santé était resté caché dans la brousse avec les autres habitants pendant trois semaines et venait juste de revenir au village. Il nous a dit qu'il avait vu 12 enfants qui avaient contracté la rougeole et que trois d'entre eux étaient morts.


Comme plusieurs groupes armés sont encore actifs dans la région, nous devions vacciner les enfants rapidement au cas où il y aurait de nouveau des combats. »

L'infirmier de Birundule a indiqué qu'il lui faudrait trois jours pour regagner la brousse et dire aux familles d'amener leurs enfants au centre de santé pour y être vaccinés. Le centre de santé ayant été pillé, MSF a immédiatement fait une donation de médicaments et de matériel médical de base et prévu de revenir faire la vaccination contre la rougeole.

Les attaques, de même que les difficultés d'accès aux soins médicaux de base restent une réalité quotidienne dans la région.
Gwenola, coordination médicale

Par ailleurs, une petite fille malade, âgé d'à peine un an, a été confiée à l'équipe pour être hospitalisée à Nyanzale.

« Sa mère avait fui dans la brousse avec son bébé, explique Gwenola. Elle venait d'un autre village, de Mirangi précisément, qui avait été aussi attaqué. Et elle y est retournée, quand sa fille est tombée malade, pour chercher de l'aide. Seulement le village était vide et le centre de santé avait été pillé.

Elle a nourri sa petite fille avec des herbes trouvées dans la brousse mais son état s'est aggravé. Nous l'avons donc emmenée à Nyanzale. Mais le bébé était en état de choc et souffrait d'une infection généralisée et elle est morte quand nous sommes arrivés. »

Le week end suivant, 1800 enfants ont été vaccinés. L'équipe MSF a mis en place des dispensaires mobiles pour donner des consultations à la population qui commençait à revenir. Toutefois, le 9 décembre, Birundule a de nouveau été attaqué et les familles ont dû fuir une deuxième fois.

« Nous avons dû annuler les consultations de l'équipe mobile le jour où le village a été attaqué. Les médicaments et tout ce que nous avions donné au centre de santé a été pillé.

Nous avons appris qu'un homme avait été blessé et était arrivé au centre de santé. Mais comme nous ne pouvions pas y aller, l'équipe MSF de Kayna - qui se trouve au nord de Birundule à une heure de route - est partie voir si elle pouvait récupérer le patient, raconte Gwenola. »

Le blessé, en fait, avait été évacué par quelqu'un qui passait en moto. L'équipe MSF de Kayna l'a trouvé en chemin, dans un village. « Cela faisait trois jours que cet homme souffrait de quatre blessures de machette à la tête. Nous n'en revenions pas qu'il soit toujours en vie et debout, explique le D. Salha, coordinateur MSF à Kayna. Nous l'avons emmené à l'hôpital pour le soigner et il se rétablit maintenant. »

Finalement, l'équipe de Nyanzale a pu retourner à Birundule, la deuxième semaine de décembre. « Nous avons recommencé nos dispensaires mobiles mais la situation peut changer d'un jour à l'autre. Les attaques, les gens qui fuient en brousse, les pillages dans les villages et les centres de santé de même que les difficultés d'accès aux soins médicaux de base restent une réalité quotidienne dans la région, constate Gwenola. »

Notes

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