RDC - Ituri, la violence continue

Le 22 juillet 2005, nous avons cessé toutes nos activités de secours dans la périphérie de Bunia, dans le district de l'Ituri, en République Démocratique du Congo (RDC). Cette aide touchait plus de 100.000 personnes déplacées, et le retrait de nos équipes laisse ces populations sans assistance. L'arrêt des activités est la conséquence de l'enlèvement de deux volontaires de MSF le 2 juin dernier. Libérés dix jours plus tard, ils ont été témoins directs des violences subies par les civils.
Une enquête sur les conséquences des violences subies par les ituriens
92% des familles rencontrées lors de l'enquête avaient eu au moins un membre de leur famille pris en otage. Les enlèvements lors de l'attaque des villages sont monnaie courante. Les personnes ainsi enlevées servent de porteurs pour le butin et les armes. Les femmes sont mises "au service" des troupes comme main d'oeuvre, cuisinières et esclaves sexuelles. En deux ans et demi, plus de 3.500 personnes victimes de violences sexuelles, âgées de 8 mois à 80 ans, ont été soignées dans les structures de Médecins Sans Frontières de la région de Bunia.
La précarité, conséquence indirecte des violences
Les équipes MSF témoins et victimes de ces violences
Dans ce contexte, le travail des humanitaires a toujours été extrêmement difficile. Récemment, en juin 2005, deux de nos collaborateurs ont été enlevés et ont subi des violences physiques et psychologiques directes pendant 10 jours, avant d'être relâchés. Suite à cet enlèvement, nous n'avons pas eu d'autre choix que de retirer nos équipes de la périphérie de Bunia, laissant au moins 100.000 déplacés ainsi que les populations résidentes dans une grande précarité. Une fois de plus, ceux qui tentent de survivre en dehors de Bunia ville sont laissés pour compte dans une situation très précaire.
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