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Myanmar : apporter des soins dans les communautés reculées à Naga

Des équipes MSF prennent une pause lors d'une clinique mobile, sur le chemin de Lahe. 2019. Myanmar. 
Des équipes MSF prennent une pause lors d'une clinique mobile, sur le chemin de Lahe. 2019. Myanmar.  © Scott Hamilton / MSF

Située dans la région montagneuse de Sagaing à l’extrême nord-ouest du Myanmar, la zone autonome de Naga compte parmi les endroits les plus reculés du pays. C’est là que résident les Nagas, une communauté vivant à cheval sur la frontière avec l’Inde, qui n’ont que très peu accès aux soins de santé. Les équipes de Médecins Sans Frontières leur portent assistance à l’aide de cliniques mobiles, malgré les difficultés géographiques.

Les Nagas se composent de plusieurs tribus et sont très attachés à leur culture. Bon nombre d’habitants de cette zone – tout particulièrement dans les communautés rurales – subviennent à leurs besoins et à ceux de leur famille grâce à l’agriculture vivrière et à la chasse.

Naga se situe à environ 1 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pendant les mois d’hiver, la température peut passer en dessous de 0°C et il fait particulièrement froid la nuit. La plupart des gens habitent dans des maisons en bois à toits de chaume.

Une bouilloire chauffe dans une maison du village de Hay Khun. 2019. Myanmar. 
 © MSF/Scott Hamilton
Une bouilloire chauffe dans une maison du village de Hay Khun. 2019. Myanmar.  © MSF/Scott Hamilton

Des foyers réchauffent les lieux et permettent de faire sécher la viande et de cuisiner. Le feu a tendance à y brûler en permanence, ce qui tient les maisons au chaud, mais provoque de fréquentes toux et infections des voies respiratoires supérieures.

« J’ai toujours habité ici, au village de Hay Khun. Les grandes villes les plus proches sont Lahe et Khamti, mais il faut une moto et cela prend beaucoup de temps pour s’y rendre. Quand j’étais jeune, les choses étaient différentes : lorsque quelqu’un tombait malade, nous n’avions aucun endroit où aller. Au début, je suis allée voir les médecins MSF à cause de mon œil : il me démange et me brûle. Je ne consulte les médecins que depuis peu, et ils s’occupent de mon traitement. »

Kyun souffre d’un problème oculaire depuis 10 ans.

© MSF/Scott Hamilton

Les deux seuls hôpitaux de la région sont à Lahe et Khamti. Pendant la saison des pluies, les trajets entre les deux villes peuvent largement dépasser les quatre heures, et peuvent même se révéler impossibles en cas de glissements de terrain ou d’inondations. En raison du relief montagneux et de l’éloignement des villages, les habitants des communautés rurales peuvent difficilement accéder aux soins de base et se retrouvent parfois coupés du monde pendant plusieurs mois.

Dans le village de Hay Khun, des Nagas construisent une maison. 2019. Myanmar.
 © MSF/Scott Hamilton
Dans le village de Hay Khun, des Nagas construisent une maison. 2019. Myanmar. © MSF/Scott Hamilton

MSF travaille dans la zone autonome de Naga depuis 2016 où elle fournit des soins de santé primaires, organise les références hospitalières et dispense une formation sanitaire dans 15 villages de la municipalité de Lahe, tout en soutenant l’hôpital du ministère de la Santé et des Sports (MoHS) de Lahe. MSF permet également le dépistage de la tuberculose et l’organisation de campagnes de vaccination au sein des communautés.

« Avec les cliniques mobiles, je me rends dans des villages pour sensibiliser la communauté à la formation sanitaire. Je suis originaire de Naga, mais même pour moi, la communication est parfois difficile : il existe de nombreuses tribus et beaucoup d’entre elles parlent une langue spécifique.

Comme il n’y avait aucun personnel médical dans les villages jusqu’à récemment, les habitants ont peu de connaissances en matière de santé. Pour moi, c’est important que nous changions le point de vue de la population vis-à-vis de la santé, et la meilleure façon de le faire passe par la formation sanitaire. »

Moses Mawlan, agent de promotion de la santé MSF

© MSF/Scott Hamilton

Médecins Sans Frontières (MSF) est installée dans la ville de Lahe, à quatre heures de route sur des chemins de terre de la ville de Khamti – le centre administratif du district qui héberge également l’aéroport le plus proche. 

Des patients attendent une consultation lors d'une clinique mobile MSF. 2019. Myanmar.
 © MSF/Scott Hamilton
Des patients attendent une consultation lors d'une clinique mobile MSF. 2019. Myanmar. © MSF/Scott Hamilton

Les équipes MSF visitent chacun des 15 villages une ou deux fois par mois. La clinique mobile comprend toujours un médecin et un pharmacien. Pour parcourir les terrains difficiles, les équipes se servent la plupart du temps de motos, et certains trajets peuvent durer près de huit heures.

« C’est important que je reste active pour nourrir ma famille. Mon mari souffre du froid : il a des éruptions cutanées et des douleurs aux articulations, mais il continue d’aller aux champs. Devoir cultiver la terre chaque jour pour se nourrir, c’est très fatigant. C’est particulièrement difficile de travailler sans vache, de tirer les charrues. Nous devons tout faire à la main. Hier, je me suis rendue pour la première fois à la clinique MSF pour y passer un test de grossesse. J’ai trois enfants, j’ai accouché toute seule, à la maison. »

Kyakin est la fille de Kyun. Elle fréquente également la clinique mobile avec ses enfants.

© MSF/Scott Hamilton

Compte tenu de la difficulté d’accès aux structures sanitaires que rencontrent de nombreux habitants, les équipes mobiles MSF sont une vraie bouée de secours notamment pour les urgences et pour les personnes souffrant de maladies graves.

Village de Hay Khun, dans la zone autonome de Naga.
 © Scott Hamilton/MSF
Village de Hay Khun, dans la zone autonome de Naga. © Scott Hamilton/MSF

En 2018, MSF a dispensé plus de 8 400 consultations médicales aux habitants de Naga. Le plus souvent, les patients consultent pour des infections des voies respiratoires, des douleurs musculo-squelettiques et la diarrhée.

« Si je suis venue travailler sur le projet de MSF à Naga, c’est parce que je voulais être proche des patients, travailler avec eux dans leur village et leur fournir directement des soins.

Ici à Naga, on est peu informé sur la santé et on ne fait pas facilement confiance aux étrangers. Peu de personnes savent qu’elles peuvent venir se faire soigner dans les cliniques mobiles MSF. C’est pourquoi nous travaillons étroitement avec les administrateurs des villages, qui nous aident à nous présenter aux communautés, à créer un sentiment de confiance et à parler de nos services. »

Ma May Sandi Aung, infirmière MSF.

© MSF/Scott Hamilton

Autre problème des communautés reculées de Naga : la faible couverture vaccinale qui expose la population aux risques de maladies évitables. Pour cette raison, MSF a aidé le MoHS à mener plusieurs campagnes de vaccination ces dernières années.

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