MSF intervient après le passage de typhons aux Philippines

A Mindanao aux Philippines les rivières sont sorties de leur lit et ont inondé des villages et des quartiers entiers.
A Mindanao, aux Philippines, les rivières sont sorties de leur lit et ont inondé des villages et des quartiers entiers. © Pauline Busson/MSF

MSF intervient dans la région de l’île de Mindanao, la plus touchée par les inondations. Il s’agit d’apporter une aide médicale aux personnes qui n’ont plus de maison et se trouvent dans des centres d’hébergement, comme l’explique Pier-Luigi Testa, responsable adjoint des programmes d’urgence à MSF.

MSF est intervenue aux Philippines, de façon presque inattendue. Comment cela s’est-il passé ?

En décembre, une équipe MSF était partie sur l’île de Mindanao, pour voir s’il y avait des besoins de soins de santé en urgence dans la région de Cotabato, Maguindanao et Davao qui est en proie à un conflit armé depuis plusieurs années. Mais le 16 décembre pendant leur mission d’évaluation, un typhon s’abat sur Mindanao, faisant un grand nombre de morts et de sinistrés dans une autre région de l’île. L’équipe a donc interrompu sa mission pour se rendre sur les sites inondés.

Un mois plus tôt, une autre équipe MSF était intervenue après le passage d’un typhon dans la province de Bulacan, au nord de Manille. Elle avait donné des consultations médicales, fourni de l’eau  et distribué des biens de première nécessité aux personnes sinistrées. En fait, les catastrophes naturelles sont fréquentes aux Philippines. Chaque année, on y enregistre une trentaine de typhons d’amplitude variable qui souvent provoquent des dégâts importants.
 

Quels sont les besoins dans la région dévastée par le typhon à Mindanao ?  

Les rivières sont sorties de leur lit et ont inondé des villages et des quartiers entiers. Les villes de Cagayan de Oro et d’Illigan ont été les plus touchées. Des maisons ont été emportées ou détruites par les eaux et les coulées de boue. Un grand nombre de personnes ont donc fui et ont été installées dans des centres d’hébergement que les autorités ont aménagés dans des écoles ou des « barangay halls », qui sont des bâtiments publics accueillant les habitants du quartier pour de grandes réunions. Les besoins dans ces centres sont comparables à ceux qu’on observe généralement dans les camps de réfugiés. Cependant, plusieurs ONG internationales sont venues tout de suite pour apporter une aide : fournir des biens de première nécessité, de la nourriture, construire des latrines… Mais aujourd’hui, MSF est la seule ONG en mesure de dispenser des soins de santé en collaboration avec le ministère de la Santé.


Que fait précisément MSF ?

L’équipe MSF va prendre le relais d’agents du ministère de la Santé qui avaient été envoyés juste après le passage du typhon et doivent repartir vers leur lieu de travail habituel. Pour commencer, l’équipe forme du personnel local pour assurer les consultations médicales dans les sites où vivent les sinistrés à Cagayan de Oro (ils sont 21 000 répartis dans 22 centres) et à Iligan (ils sont 14 000 répartis dans 20 centres). Nous avons déjà identifié les principales problématiques médicales, ce sont des diarrhées aqueuses et des infections respiratoires. Mais des cas suspects de leptospirose* et de tétanos ont aussi été détectés et il faudra surveiller de près ces cas.

L’équipe va en outre suivre la situation des sinistrés et leurs conditions de vie. Car des camps de tentes ont été montés pour désengorger les centres d’hébergement et notamment les écoles qui doivent être libérées pour la rentrée scolaire prochaine.

 

Les leptospiroses parfois appelées « maladie du rat » sont des maladies infectieuses d'origine bactérienne. (source : Wikipedia)

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