MSF - Fondation Veolia : innover pour fournir de l’eau potable en urgence

Aquaforce 15 000
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En mars dernier, les équipes MSF, en collaboration avec la Fondation Veolia, ont installé une unité mobile de traitement de l’eau appelé « Aquaforce 15 000 » en Ouganda.

Depuis décembre 2017, plus de 57 000 personnes fuyant les violences dans le nord-est de la République démocratique du Congo ont traversé le lac Albert pour trouver refuge autour de Kyangwali, en Ouganda.

En réponse à cette urgence, les équipes MSF ont apporté une assistance médicale et mis en place des activités en eau et assainissement dans les camps de réfugiés. La population vivant dans des conditions plus que précaires, des épidémies n’ont pas tardé à se développer. « En février, nous avons fait face à une épidémie de choléra qui menaçait de se répandre dans le camp et dans la région, explique Rym Arbaoui, spécialiste en eau et assainissement pour MSF. En plus des activités médicales déjà mises en place pour contrer l’épidémie, nous devions également très rapidement améliorer la qualité et augmenter la quantité d’eau potable disponible pour la population. C’est dans ces conditions que nous avons déployé, avec la Fondation Veolia, pour la première fois, une « Aquaforce 15 000 ».

 

 

L’ « Aquaforce 15 000 », une unité mobile de traitement de l’eau innovante

Dernière-née de la gamme des unités mobiles de traitement de l’eau conçues par la Fondation Veolia et basée sur l’ultrafiltration, cette station est capable de retirer toutes les bactéries et la majeure partie des virus de l’eau.  Elle produit environ 15 000 litres d’eau par heure, permettant ainsi de couvrir les besoins en eau quotidiens de 15 000 personnes.

« Cette station est utilisée dans des contextes d’urgence puisque son installation est rapide et nécessite peu de main d’œuvre. À quatre, il nous a fallu moins de deux jours pour déployer la machine et commencer à produire de l’eau potable lorsque nous l’avons installée en Ouganda, précise Rym Arbaoui. Utiliser et assurer la maintenance de la machine demande peu de ressources humaines, il suffit d’un superviseur formé accompagné d’un à deux opérateurs selon le contexte. »

 

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Après avoir installé la station, l’équipe s’est concentrée sur les réglages de lancement, comme l’ajustement du traitement au chlore par exemple mais surtout sur la formation du staff à l’utilisation de l’Aquaforce. Elle a également dû faire face à quelques désagréments techniques concernant notamment des dysfonctionnements dus au transport de la machine en avion. « Les joints qui entouraient l’un des deux modules de filtrations se sont abimés pendant le voyage. Nous avons dû l’ouvrir pour refixer les joints. Afin d’éviter cela, dans la version 2 de l’ « Aquaforce 15000 », les modules d’ultrafiltration seront plus petits et entreront à la verticale dans l’avion », précise Rym.

Une fois que l’eau est produite, elle est acheminée vers le camp de réfugiés par trois camions citernes de 15m3 qui font chacun deux allers-retours par jour. Un tank de 20m3 a également été mis en place pour alimenter les populations locales. « En l’espace de quatre mois, l’ « Aquaforce 15 000 » a produit plus de six millions de litres d’eau. Etant donné que l’épidémie de choléra est à présent endiguée et que des solutions plus pérennes sont mises en place pour continuer à fournir de l’eau à la population, la station est retournée à la Fondation Veolia qui va l’utiliser pour former des volontaires Veolia à son utilisation. Une seconde version, intégrant les améliorations suggérées suite à ce premier déploiement, est en cours de fabrication. Elle nous permettra d’être réactif et d’offrir rapidement de l’eau de qualité en quantité suffisante à ceux qui en ont besoin », conclue Rym.

 

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« Ce premier déploiement de l’« Aquaforce 15 000 » représentait un enjeu double. En premier lieu, il fallait réussir à produire de l’eau en urgence avec ce prototype que n’avions pas encore testé sur le terrain, mais il fallait également que les équipes de MSF sur le terrain soient rapidement à même d’utiliser la station de façon autonome. Sur les deux plans, cette mission est un véritable succès. Nous pouvons maintenant compter cette nouvelle station de traitement d’eau parmi les réponses à apporter en situation de crise. C’est là tout le sens du partenariat dédié à l’innovation qui lie nos deux organisations », conclut Damien Machuel, chef de projets à la Fondation Veolia.

 

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