MSF et la prise en charge de la tuberculose

MSF est confrontée à la tuberculose depuis l'ouverture de ses tout
premiers programmes, il y a plus de trente ans. Depuis quelques années,
nous avons étendu nos activités de prise en charge de la tuberculose
afin de soigner un plus grand nombre de patients. Nous avons choisi de
privilégier la prise en charge individuelle de chaque patient, plutôt
que d'adopter une approche "santé publique".

En 2004, MSF a soigné des patients atteint de TB dans le cadre de presque 50 projets dans 24 pays: Angola, Afghanistan, Abkhazie/Géorgie, Myanmar, Burundi, Cambodge, Caucase/Tchétchénie, Tchad, Chine, Congo, RDC, Ethiopie, Guinée, Côte d'Ivoire, Kenya, Liberia, Malawi, Népal, Nigeria, Soudan, Somalie, Thaïlande, Ouganda et Ouzbékistan. Environ 16.500 nouveaux patients TB ont été admis dans des programmes soutenus par MSF en 2004, et bien davantage ont été diagnostiqués par les équipes médicales de MSF et référés aux services TB locaux, dont certains sont soutenus par MSF.

Des contextes et des pathologies variés
Nous devons adapter la prise en charge des malades de la tuberculose à des contextes variés. Quinze de nos projets proposent des traitements dans des situations de conflits chroniques, comme en Abkhazie ou au sud du Soudan. Un nombre croissant de patients reçoivent un traitement dans un centre de santé primaire - par exemple à Akuem, au Soudan, ou bien en Angola -, et non dans un programme exclusivement consacré à la tuberculose. En Abkhazie, ainsi qu'en Côte d'Ivoire, des malades sont soignés en prison. Enfin, MSF tente de prendre en charge des patients dans des contextes atypiques, non sédentaires (par exemple des populations nomades en Ethiopie), qui ne facilitent pas une régularité de traitement. Des solutions spécifiques sont mises en place, comme des soins à domicile au Cambodge ou sur le lieu de travail en Thaïlande.

Par ailleurs, puisque la tuberculose est la première maladie opportuniste développée par les malades du sida, nous traitons la co-infection sida/tuberculose dans certains de nos programmes, notamment en Chine, au Cambodge, au Kenya, au Malawi et en Zambie. Enfin, MSF est l'une des rares organisations à proposer des traitements contre la tuberculose multi-résistante, forme de la maladie sur laquelle les deux médicaments les plus efficaces restent sans effet. C'est le cas en Côte d'Ivoire, en Abkhazie et en Ouzbékistan, et un programme devrait prochainement ouvrir en Arménie.
Thaïlande, le "village TB"
Ce programme prend en charge des réfugiés karens du camp de Maela et, depuis 1999, des travailleurs migrants venus de Birmanie. En 2003, près de 600 malades tuberculeux ont reçu un traitement, dont quatre personnes atteintes de tuberculose multi-résistante.
Prison d'Abidjan, Côte d'Ivoire
Dans cette prison, MSF a commencé par traiter les patients multi-résistants avant d'étendre son programme à tous les malades. En 2004, 123 patients ont été admis, dont 9 multi-résistants. A Bouaké, au nord du pays, 69 patients ont été pris en charge.
Abkhazie: traiter les résistances
Dans ce territoire au nord-ouest de la Géorgie, plus de 200 patients sont sous traitement. Parmi eux, 36 souffrent de tuberculose multi-résistante. Leur traitement est très coûteux et très fastidieux (13 comprimés et une injection chaque jour).
Kenya: sida et tuberculose
La tuberculose est la première maladie opportuniste développée par les malades du sida. Dans le programme ouvert à Homa Bay, au Kenya, pour soigner les malades du sida à l'aide de trithérapies antirétrovirales, MSF est donc amenée à soigner les co-infections.
Akuem : simplifier le traitement
Au sud du Soudan, MSF a soigné 341 patients tuberculeux en 2004. Pour simplifier le traitement, nous utilisons des combinaisons à dose fixe (réunissant plusieurs molécules en un seul comprimé) et proposons le traitement auto-administré, moins contraignant que le DOT.
Afghanistan: retrait forcé
A Ghazni, 155 malades tuberculeux étaient soignés dans le centre créé par MSF. Suite à l'assassinat de 5 de nos volontaires, nous avons dû nous retirer du pays. Pour que nos patients puissent aller jusqu'au bout de leur traitement, nous avons laissé un stock de médicaments.

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