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Liberia - Chirurgie : soigner les urgences de la guerre et tout le reste

Le Dr Jean-Paul Dixmeras, chirurgien général à l'Hôpital de
Fontainebleau, et qui compte quinze missions avec MSF à son actif, est
de retour du Liberia. Il nous présente les activités chirurgicales de
MSF au sein de l'hôpital de Mamba Point, à Monrovia, la capitale du
pays.

Quel était l'objectif de votre mission ?
Le matériel et l'équipe médicale étant déjà sur place, mon rôle était de débuter les activités chirurgicales dans le nouvel hôpital MSF à Mamba Point. Nous avons mis en route une consultation de chirurgie qui se déroulait 5 jours sur 7, du lundi au vendredi.

Actuellement, quatre hôpitaux répartis sur trois secteurs de la capitale proposent des soins, gratuits pour le moment en raison de la situation d'urgence : l'hôpital de JFK du Comité International de la Croix Rouge, l'hôpital de Redemption tenu par la section belge de MSF, l'hôpital de Benson dirigé par la section Suisse de MSF et l'hôpital de Mamba Point. La majorité de la population de Monrovia - plus d'un million de personnes - n'a pas accès aux soins chirurgicaux en dehors de ces trois hôpitaux. Les quelques petites structures privées pratiquent des tarifs inabordables.


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Dr Dixmeras
"Les femmes accouchent souvent à la maison et viennent nous voir trop tard"

Quels types d'activités chirurgicales MSF prend-elle en charge dans l'hôpital à Mamba Point ?
A Monrovia, MSF pratique deux types d'interventions chirurgicales. D'abord la chirurgie réglée ou froide qui représente environ 60% de notre activité, et la chirurgie d'urgence ou chaude qui représente 40% des activités chirurgicales, surtout dans le domaine de la gynéco-obstétrique et de la chirurgie viscérale (rupture de grossesse extra-utérine, césarienne, perforation d'ulcère, péritonites...). Aujourd'hui, nous opérons en urgence une dizaine de patients par jour. Il est probable que cette tendance va s'inverser et qu'il y aura de plus en plus de chirurgie d'urgence dès que la population à Monrovia aura connaissance de l'existence de l'activité chirurgicale dans le secteur. La chirurgie d'urgence nous occupera alors tellement que nous ne pourrons plus faire de chirurgie réglée.

Quels types de patients et de pathologies traitez-vous ?
Nous traitons tous types de patients, des nouveau-nés jusqu'aux vieillards, atteints d'affections variées : goitres, tumeurs du sein, péritonites, appendicites, hernies étranglées... On reçoit également des femmes avec des grossesses difficiles, qui sont obèses et hypertendues. Les femmes accouchent souvent à la maison et viennent nous voir trop tard.

Nous sommes amenés à traiter des pathologies que nous n'avons plus l'occasion de voir en France, comme les fibromes utérins où l'utérus prend la taille d'une grossesse à terme, ou les goitres. Ces pathologies n'existent plus en France car le suivi médical permet de diagnostiquer l'affection et de la traiter suffisamment tôt. Au Liberia, le manque de suivi médical, aggravé par la guerre, favorise le développement de ces maladies.


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L'hôpital de Mamba Point
Ouvert en novembre 2003, l'hôpital a une capacité de 150 lits et dispose de 2 blocs opératoires.

Quels sont les principaux obstacles rencontrés ?
Les interventions chirurgicales se déroulent dans de bonnes conditions d'hygiène, presque équivalentes à celles que l'on trouve en France. En revanche, nous travaillons sans examens complémentaires pour affiner nos diagnostiques. Nous prenons des décisions basées sur l'observation clinique des malades et pas sur les résultats des examens techniques, comme on le fait dans les pays occidentaux. Nous avons un grand besoin d'une échographie et d'une personne formée à son utilisation et à sa maintenance.

Quel rôle joue MSF dans la formation des équipes locales ?
Nous organisons des formations à tous les niveaux. A l'exception des chirurgiens et anesthésistes, notre personnel local (surveillants de bloc, infirmiers de bloc) a été formé par nos volontaires expatriés. Il est difficile d'effectuer une formation pendant un conflit. La priorité, c'est de sauver des vies, on est absorbés par l'urgence. Aujourd'hui, on profite de la situation de paix relative pour continuer à former les équipes médicales locales.

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