Kenya – Des camps de réfugiés somaliens surpeuplés

Dans le camp de Dahagaley à Dadaab ville kenyane proche de la frontière somalienne mai 2009.
Dans le camp de Dahagaley, à Dadaab, ville kenyane proche de la frontière somalienne, mai 2009. © MSF

De nombreux somaliens continuent de franchir la frontière kenyane pour y trouver refuge. De l'autre côté, la vie dans les camps n'apportent pas toujours le secours attendu. C'est le cas des camps de Dadaab, ville kenyane située à la frontière avec la Somalie.

Dans la ville kenyane de Dadaab, près de la frontière somalienne, ils sont plus de 270 000 Somaliens regroupés dans des camps de réfugiés surpeuplés.

Ici, les conditions de vie sont déplorables : manque d'eau, de nourriture, d'abris décents.

Et pourtant, ce sont près de 5 000 personnes qui continuent d'arriver chaque mois dans les camps de Dagahaley, Ifo et Hagadera, situés autour de la ville de Dadaab.

Une étude menée par MSF à Dagahaley révèle une situation nutritionnelle inquiétante. Les taux de malnutrition sévère s'élèvent à 22,3 %, un chiffre qui dépasse largement le seuil d'urgence.

Dans le même temps, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a diminué ses distributions de nourriture, réduisant de près de 30% l'apport calorique par personne et par jour.


« Ces réfugiés ont pris tous les risques pour échapper aux combats en Somalie. Les agences internationales présentes dans le camp ne réussissent pas à répondre aux immenses besoins de cette population affectée par la guerre », déclare Joke Van Peteghem, chef de mission MSF au Kenya.


Le Kenya ayant officiellement fermé sa frontière avec la Somalie, les réfugiés ne sont plus enregistrés correctement. Ils ne reçoivent pas les biens de première nécessité adéquats et aucun système de triage médical efficace n'est mis en place.

Camp de Dahagaley, ville de Dadaab, Nord-est du Kenya, mai 2009.

Depuis près de 18 ans, des Somaliens quittant leur pays se réfugient dans les camps de Dadaab. Mais au début de l'année 2008, plus de 80 000 personnes sont venues y trouver refuge.

La population des camps compte désormais plus de 270 000 personnes, soit près du triple de leur capacité.

« En termes de santé publique, ces camps sont des bombes à retardement », déclare Donna Canali, de retour de mission en tant que coordinatrice terrain.

« Les réfugiés, qui pour beaucoup souffrent de maladies ou de blessures causées par la guerre, sont entassés sans recevoir le minimum vital : eau, nourriture, abris et soins médicaux. Après tout ce qu'ils ont enduré, doivent-ils encore supporter d'être laissés pour compte ? »

La situation est telle que certains réfugiés disent aujourd'hui vouloir retourner chez eux, en Somalie.

Ils préféreraient ainsi prendre le risque de rentrer, plutôt que de subir les conditions de vie désastreuses de camps surpeuplés.

 

MSF travaille dans le camp de Dagahaley depuis mars 2009 où ses équipes offrent des soins de santé primaire aux 25 000 résidents de deux blocs du camp qui compte 91 000 habitants. Les équipes médicales prodiguent 150 consultations médicales par jour, fournissant vaccinations et soins nutritionnels aux enfants modérément et sévèrement malnourris.

© MSF

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