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Haïti : les besoins médicaux après le séisme expliqués par Brigg Reilley, épidémiologiste

Hôpital MSF de Martissant 21 janvier 2010.
Hôpital MSF de Martissant, 21 janvier 2010. © Julie Remy

Brigg Reilley travaille comme épidémiologiste pour Médecins Sans Frontières (MSF) en Haïti. Il collecte des renseignements sur les problèmes et les besoins médicaux auxquels les équipes de MSF sont confrontées.

La première priorité, celle qui suit immédiatement la catastrophe, est la prise en charge des blessés. Nous avons vu en Haïti un grand nombre de traumatismes, de plaies et de membres écrasés. Dans la plupart des cas, nous avons prodigué les soins chirurgicaux d'urgence pour apporter une première réponse à ces besoins.

Dans les premiers jours suivant la catastrophe, sauver des vies était primordial, et les personnes présentant des fractures ou des petites plaies ont dû attendre. Résultat : une semaine après, les médecins s'occupaient encore de bras et de jambes cassés. Réduire des fractures et soigner des plaies infectées constituent désormais une partie importante de l'activité médicale.

MSF met en place des équipes médicales itinérantes pour éviter que des personnes isolées ne laissent des blessures mineures se surinfecter. Les plaies infectées, même mineures, peuvent entraîner la gangrène et être mortelles.


Nous avons dénombré quelques cas de tétanos, une maladie infectieuse grave et potentiellement mortelle. Les blessés qui ont des plaies ouvertes profondes et sales sont susceptibles de le contracter puisque en Haïti environ quatre personnes sur dix ne sont pas vaccinées contre le tétanos. En moyenne, sa période d'incubation est d'environ 14 jours, même si des cas peuvent encore se déclarer après plusieurs mois. Vacciner les blessés contre le tétanos a été l'une de nos priorités.

En Haïti, le séisme a eu deux conséquences majeures. D'abord, beaucoup d'infrastructures ont été endommagées ou détruites, la population se retrouve regroupée dehors, dans de mauvaises conditions d'hygiène, d'accès à l'eau et à la nourriture. Elle est donc aujourd'hui beaucoup plus exposée au risque d'infection. Ensuite, cette population est aussi considérablement affaiblie. En raison de cette faiblesse, le risque de tomber gravement malade s'accroît. Ce risque concerne aussi des maladies contre lesquelles un vaccin existe puisque le taux de vaccination, en Haïti, n'atteint pas les 100% pour la rougeole notamment.

Les enfants de moins de cinq ans sont les plus vulnérables face aux épidémies. Nous surveillons notamment les maladies hydriques, c'est-à-dire liées à l'eau. Les diarrhées en sont un exemple et peuvent entraîner la mort par déshydratation. En outre, presque toutes les personnes touchées par le séisme doivent dormir dehors et cela va augmenter le risque d'infections respiratoires, ce qui représente encore une grande menace principalement pour les enfants.

La situation évolue maintenant, beaucoup d'organisations offrent de l'aide et de nombreuses autres arrivent tous les jours. Nous essayons de collaborer avec elles et de voir de quoi elles s'occupent afin de ne pas perdre de temps à faire plusieurs fois les mêmes choses.

A terme la première priorité, les soins chirurgicaux pour les blessés, sera très longue à terminer. Les cas les plus sérieux vont avoir besoin de soins infirmiers intenses : pansements et désinfection régulière. Nous aurons finalement besoin de procéder à des greffes de peau et des poses de prothèses et, ce, non seulement dans les prochains jours, mais aussi dans les semaines et les mois à venir et même au-delà.

Dossier "Tremblement de terre en Haïti"

Retour au dossier consacré aux interventions de MSF en Haïti après le séisme du 12 janvier 2010.

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