Haïti - Guérilla à Port-au-Prince
MSF est intervenue à Haïti en septembre 2004, à l'occasion de la
tempête tropicale Jeanne. Une fois passée l'intervention d'urgence, les
équipes ont ouvert un programme à Port-au-Prince, où règne une très
forte instabilité politique. Elles y ont constaté un niveau de violence
insoupçonné jusque-là.
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Clinique MSF à Port-au-Prince
Depuis l'ouverture du projet à l'hôpital de St Joseph, fin décembre
2004, les équipes médicales et chirurgicales de MSF ont traité plus de
800 patients, dont presque 200 pour des blessures par balle.
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"Nous recevons à peu près trois patients blessés par balle par jour, affirme James Smith, chirurgien irlandais membre de l'équipe internationale et haïtienne du projet MSF. Une ou deux fractures nécessitent une intervention chirurgicale, et nous faisons des laparotomies [ouverture de la paroi abdominale] environ deux fois par semaine."
Les blessures sont bien pires qu'avant, parce que les balles modernes éclatent dès l'impact, explique un autre médecin de l'équipe, qui exerce à Port-au-Prince depuis des années."Ce sont des munitions pour la guerre, pas pour des combats de rue, affirme-t-il. Je n'ai jamais vu des blessures de ce genre."
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Des blessures pires qu'avant
Les blessures sont bien pires qu'avant, parce que les balles modernes
éclatent dès l'impact, explique un autre médecin de l'équipe, qui
exerce à Port-au-Prince depuis des années."Ce sont des munitions pour
la guerre, pas pour des combats de rue, affirme-t-il. Je n'ai jamais vu
des blessures de ce genre."
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Les combats sont aujourd'hui plus diffus et sporadiques, mais ils se propagent dans d'autres quartiers populaires comme Martissant, Village de Dieu, et Post-Marchand. Les groupes, connus collectivement sous le nom de rat pa kaka, semblent pour l'instant avoir renoncé à la confrontation directe entre eux ou avec la police. Mais le danger d'une nouvelle escalade du conflit est bien réel, car les groupes armés jusqu'aux dents restent nombreux et inspirent la crainte parmi les civils. "S'il vous plaît, ne mentionnez pas mon nom, demande un blessé. Ils peuvent exterminer toute ma famille s'ils savent que je vous parle."
Alors qu'Haïti traverse tant bien que mal cette crise, MSF continue d'assurer les soins chirurgicaux d'urgence aux victimes. Après de premières opérations chirurgicales menées avec peu ou pas d'équipement, la mobilisation de notre équipe a permis de créer deux salles d'opérations ainsi que des chambres d'hospitalisation, à proximité des zones de conflit.