Eau, hygiène et assainissement

Epidémie de choléra en République Démocratique du Congo. Février 2008
Epidémie de choléra en République Démocratique du Congo. Février 2008 © François Dumont /MSF

L'eau est l’un des éléments essentiels à la vie, mais elle peut aussi contenir des germes dangereux pour l'être humain. De plus, certaines maladies, comme les diarrhées, sont directement causées par une dégradation de l'hygiène ou un environnement insalubre.

Les actions sur l'eau, l'hygiène et l'assainissement sont avant tout des actions de prévention, au même titre que d'autres activités préventives comme la vaccination.


Le travail des "sanitariens", les spécialistes de l'eau, de l'hygiène et de l'assainissement, n'est pas seulement un travail technique, puisqu'il vise à prévenir les maladies liées à un environnement vicié.

L'assainissement d'un site participe à l'amélioration de l'état de santé des populations et permet donc aux équipes médicales de soigner dans les meilleures conditions possibles.

Fournir de l'eau potable. Disposer d'eau potable en quantité suffisante est le premier travail des équipes de sanitariens, notamment en situation d'urgence. En moyenne, chaque personne doit pouvoir disposer de 15 à 20 litres d'eau potable par jour, pour boire, cuisiner et pour son hygiène personnelle.

Dans des conditions d'extrême urgence, ce minimum vital peut être abaissé à 5 litres par jour et par personne pendant les deux ou trois premières journées, car cette quantité d'eau permet seulement de répondre aux besoins vitaux, c'est-à-dire à la soif.

Fournir de l'eau potable, cela signifie d'abord en trouver. Les lacs et rivières sont les sources d'approvisionnement les plus accessibles, mais souvent les plus polluées.

Les sanitariens peuvent aussi chercher de l'eau dans des nappes souterraines, en forant ou en creusant des puits. L'eau n'est pas toujours naturellement potable, il faut donc en contrôler la qualité et la traiter, en éclaircissant l'eau par décantation et en la désinfectant avec du chlore.

Il s'agit ensuite de la rendre accessible. Dans un camp, par exemple, les sanitariens doivent prévoir un point d'eau (souvent un robinet) pour 200 à 250 personnes. L'eau doit également être stockée, la plupart du temps dans des jerricans faciles d'utilisation et qui, à la différence des seaux, sont plus difficilement contaminables.

Eliminer les facteurs de propagation de maladie. Le second aspect du travail des sanitariens consiste à éliminer tout ce qui peut propager les maladies : les excrétas, c'est-à-dire l'urine et les matières fécales ; les eaux usées domestiques provenant de la toilette, la cuisine et la lessive ; les ordures ménagères ; et les vecteurs transmetteurs de maladie, comme les moustiques pour la malaria ou la fièvre jaune.

Pour éliminer les excrétas, la technique la plus fréquemment employée est la construction de latrines à fosse. Les sanitariens veillent à mettre en place des installations sanitaires adaptées au site, mais aussi à la population qui va les utiliser. Ils prennent en compte les comportements et les pratiques locales : le risque est que les installations soient mal utilisées ou endommagées et donc génèrent un nouveau problème sanitaire. Ainsi, dans un camp de réfugiés, les sanitariens construisent des latrines familiales.

Les sanitariens collectent les eaux usées par des systèmes de tranchées, les canalisent jusqu'à un site de traitement permettant d'améliorer son infiltration dans le sol : l'objectif est d'éviter les eaux stagnantes.

Ils regroupent et ramassent les ordures ménagères qui sont ensuite éliminées, soit dans des décharges contrôlées, soit par incinération.

Les mouches, moustiques, poux et puces, certains rongeurs comme les rats, mulots et souris peuvent être d'importants vecteurs de maladie. L'amélioration des conditions de vie et d'hygiène que permet l'assainissement est déjà une première réponse pour lutter contre leur prolifération. Moustiquaires ou insecticides peuvent également être utilisés.

Améliorer l'hygiène. Améliorer les conditions d'hygiène participe à la lutte contre la propagation des épidémies. Les sanitariens prennent toujours en considération les habitudes des personnes prises en charge. Leur travail consiste donc à comprendre leurs comportements par rapport aux maladies liées à l'environnement afin de trouver la meilleure solution de prévention (comme se laver les mains avant de manger ou après défécation) et de former le personnel local sur des bases simples : garder propre ce qui est propre et éviter que le "sale" n'entre en contact avec le "propre".

Le matériel. Pour trouver de l'eau, la rendre potable, la stocker et la distribuer, les sanitariens utilisent un matériel adapté, sous forme de "kits d'intervention". Il s'agit de kits comprenant des moto-pompes, des tuyaux, des réservoirs souples, des rampes de distribution d'eau, et des dispositifs permettant l'analyse bactériologique de l'eau, ainsi que son traitement par décantation chimique et chloration.

Les "sanitariens". Ils sont hydrauliciens, techniciens sanitaires ou encore logisticiens, ayant des compétences en hydrogéologie, dans le traitement de l'eau ou l'élimination des excrétas. Au-delà de ces compétences techniques, les "sanitariens" sont surtout des personnes capables de comprendre les habitudes de vie et le comportement des populations afin d'y adapter leurs pratiques.

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