Afrique Occidentale : intervention de MSF suite à une épidémie de choléra

Un centre de traitement du choléra au nord du Cameroun  septembre 2010
Un centre de traitement du choléra au nord du Cameroun - septembre 2010 © MSF

Au début de l\'été, une épidémie de choléra a éclaté progressivement au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigeria. Même si cette maladie est endémique dans la région, les 20 000 cas recensés cette année dépassent le seuil habituellement enregistré. MSF intervient dans les quatre pays à travers 18 centres et unités de traitement du choléra et de nombreux points de réhydratation orale de proximité.

Une maladie endémique

Le choléra est une infection bactérienne responsable de vomissements et de diarrhées aqueuses abondantes. La maladie se développe principalement dans des conditions de vie défavorables : fortes concentrations humaines, hygiène et assainissement de l'eau insuffisants. La contamination est orale, via l'eau ou les aliments souillés par des matières fécales.

Le traitement est simple et consiste à compenser la perte de liquides en réhydratant le patient avec une solution à base de sels et de sucre, administrée oralement ou par perfusion, pour les cas les plus sévères. « En provoquant une déshydratation rapide, le choléra peut être fatal en quelques heures seulement. La prise en charge doit donc être très rapide », explique Issiaka Abou, chef de mission MSF au Tchad.

Bien qu'endémique dans la région, l'augmentation rapide des cas au cours de ces dernières semaines, a motivé l'ouverture de plusieurs activités médicales de MSF dans les quatre pays concernés.

Une réponse régionale pour faire face à l'épidémie

Plus de 20 000 cas de choléra ont été recensés depuis le mois de mai dans les quatre pays touchés par l'épidémie. Au 15 septembre, 6 239 cas de choléra dont 417 décès ont été déclarés au Cameroun, alors qu'au Tchad le chiffre s'élève à 2 157 cas dont 101 décès. A la même date, on dénombrait 11 359 cas dont 614 décès au Nigeria, et 567 cas au sud du Niger dont 39 décès, selon les autorités sanitaires respectives des quatre pays.

MSF et ses partenaires locaux ont donc mis en place des dispositifs de prise en charge, en collaboration avec les autorités sanitaires : 18 centres ou unités de traitement du choléra et de nombreux points de réhydratation orale ainsi que la mise en place d'un système de transfert des cas sévères vers des structures de référence. Les équipes effectuent également des activités de proximité pour prévenir la propagation des cas : assainissement de l'eau, promotion et éducation à l'hygiène.

Au Tchad, où l'épidémie s'est étendue à 12 districts du pays, MSF intervient depuis le 8 septembre dans la capitale Ndjamena, ainsi que dans la ville de Bol et ses alentours, dans la région du Lac.
Au Cameroun, bien que les premiers cas aient été rapportés en mai, une recrudescence est survenue depuis le mois de juillet dans la région de l'Extrême Nord. Pour l'heure, « le pic épidémique est passé au Cameroun, mais la prudence reste de mise», explique le Dr Phil Humphris.
Au Niger, depuis début juillet, plusieurs petites épidémies ont éclaté dans les régions situées à proximité de la frontière avec le Tchad et le Nigeria, mais l'épidémie reste très localisée. MSF travaille dans les régions de Maradi et de Zinder.
Au Nigeria, les équipes MSF sont présentes dans le nord du pays, dans les Etats de Borno, Bauchi et Zamfara, où sont concentrés les cas de choléra.

 

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