Le point sur la situation des réfugiés soudanais au Soudan du Sud

Camp de Yida décembre 2012.
Camp de Yida, décembre 2012. © Camille Lepage

À la mi-2011 un conflit a éclaté entre les Forces armées soudanaises et l’Armée de libération du peuple soudanais (SPLA-N), groupe armé présent dans les Etats soudanais du Nil Bleu et du Sud-Kordofan. En novembre 2011, des dizaines de milliers de personnes ont fui l’intensification des combats. À ce jour près de 40 000 réfugiés ont traversé la frontière avec l'Ethiopie et environ 170 000 ont franchi celle avec le Soudan du Sud.

Pour beaucoup, le trajet vers le Soudan du Sud a pris jusqu'à six semaines, voyageant de grotte en grotte, nourri seulement de feuilles et de racines, trouvant difficilement de l'eau à boire. De nombreux réfugiés ont perdu des membres de leur famille qui se sont effondrés d'épuisement, de malnutrition ou de maladie au cours du voyage jusqu'à la frontière. Désormais au Soudan du Sud, les réfugiés sont rassemblés dans des camps où ils sont entièrement dépendants de l'aide humanitaire pour les produits nécessaires à leur survie : nourriture, eau, abris et soins de santé.

Actuellement, il y a au total environ 170 000 Soudanais répartis dans cinq camps de réfugiés au Soudan du Sud. MSF est présente dans les cinq camps pour fournir aux réfugiés des services médicaux essentiels et un approvisionnement en eau adapté aux besoins spécifiques de chaque camp.

Environ 60 000 réfugiés ont fui le Sud-Kordofan vers le camp de Yida, dans l'État d'Unité. Les équipes MSF sont présentes dans ce camp depuis décembre 2011 et ont atteint le pic de leur intervention d'urgence au plus fort de la saison des pluies, de mai à juillet 2012. Pendant cette période, la population du camp avait alors quadruplé avec jusqu'à 1 000 nouveaux arrivants par jour. La mortalité était supérieure au double du seuil d'urgence et jusqu'à cinq enfants mouraient chaque jour de malnutrition sévère associée à des pathologies telles que la diarrhée, le paludisme et la pneumonie. Pour compliquer encore les choses, les inondations coupaient alors tout accès au camp par la route, l’avion devenant alors l'unique moyen d’accès.

La saison des pluies et les inondations ont maintenant cessé et le plus dur de la crise de mortalité est passé. Mais les réfugiés ont toujours besoin d'aide humanitaire pour garantir les moyens matériels de leur survie. Tandis que d'autres organisations sont impliquées dans les opérations d’assistance, MSF s’est investie dans la fourniture de soins de santé.

En chiffres :

  • 1 hôpital de campagne
  • 1 centre de santé
  • 16 personnels internationaux
  • 174 personnels recrutés localement
  • environ 2100 consultations médicales par semaine
  • Principaux problèmes médicaux : infections respiratoires, diarrhées, paludisme et une épidémie d’hépatite E


Près de 110 000 réfugiés ont fui l'Etat du Nil bleu pour les terres inhospitalières du comté de Maban, où ils sont rassemblés dans quatre camps : Batil, Doro, Gendrassa et Jamam, dans l'Etat du Haut-Nil. MSF est présente à Maban depuis novembre 2011, lorsque les premiers réfugiés ont commencé à arriver. Comme à Yida, la situation est devenue catastrophique entre juin et août 2012, quand 35 000 nouveaux réfugiés ont afflué dans un état d'épuisement total pendant la saison des pluies et des inondations. Les maladies et la malnutrition ont alors fait beaucoup de dégâts, les taux de mortalité dépassant le double du seuil d'urgence.

Les eaux se sont depuis retirées et la situation s'est quelque peu stabilisée. Mais sans une aide humanitaire de grande ampleur, les réfugiés n’auraient ni nourriture, ni eau, ni soins de santé. Le démarrage de la saison sèche signifie aussi que plus de réfugiés recommencent à traverser la frontière, ce qui n'était plus possible à cause de l’eau. MSF est présente dans tous les camps pour apporter des soins médicaux et continue de pomper, traiter et distribuer chaque jour des centaines de milliers de litres d'eau potable dans le camp de Doro.

En chiffres :

  • 3 hôpitaux de campagne
  • 7 centres de santé
  • 90 personnels internationaux
  • 700 personnels recrutés localement
  • Environ 5500 consultations par semaine
  • Principaux problèmes médicaux:  diarrhées, infections respiratoires, paludisme et une épidémie d'hépatite E
  • Environ 2,5 millions de litres d’eau potable distribués par semaine
     
Dossier spécial Urgence au Soudan du Sud

Consultez notre dossier détaillé sur l'urgence qui frappe le Soudan du Sud.

 

CARTE DES ACTIVITES DE MSF

Carte des activités de MSF - janvier 2013

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