Nouvelle vague de violences au Darfour, MSF reçoit des blessés au Tchad

MSF prend en charge des blessés à Tissi Tchad
MSF prend en charge des blessés à Tissi, Tchad © Ritu Gambhir/MSF

Le 19 juin, les affrontements interethniques ont repris dans la région d’Um Dukhun au Darfour, province orientale du Soudan. Les combats ont fait plus d’une centaine de morts et de blessés et ont forcé la population de Selele, Marduf, Magan et Kabar à fuir pour traverser la frontière vers le Tchad

Dans les jours qui ont suivi les affrontements, des équipes de Médecins Sans Frontières ont soigné 15 patients, tous blessés par balle, dans le centre de santé de MSF situé du côté tchadien d’Um Dukhun. En raison de la gravité de leurs blessures, six patients ont requis une intervention chirurgicale importante, et neuf souffraient de fractures et de lésions tissulaires. Les patients ont été transférés puis stabilisés à l’hôpital dirigé par MSF à Tissi. Trois d'entre eux ont dû être immédiatement orientés vers le centre chirurgical de MSF à Abéché, mais un seul de ces patients a survécu.

Parmi les deux patients décédés, il y avait une femme enceinte dont le travail s’est déclenché après avoir été blessée. Elle a donné naissance à deux jumeaux mort-nés et est elle-même décédée des suites de ses complications. La pluie a ralenti le transfert des trois autres patients vers Abéché, et le manque de sang pour mener à bien les opérations chirurgicales a également compliqué la prise en charge des blessés.

« La population est constamment prise au piège d'un cycle de violence et de déplacements, explique Katrin Draber, médecin MSF à Tissi. Je suis choquée que même une femme enceinte de jumeaux et une autre tenant son bébé dans ses bras soient victimes de cette violence aveugle. »

À chaque nouvelle flambée de violence au Darfour, la population prend la fuite pour se réfugier au Tchad. Les déplacements perpétuels aggravent l’état de santé des gens et font augmenter les besoins en termes d’abris, d’eau potable, d’installations sanitaires et de soins de santé. La saison des pluies, qui vient juste de commencer, risque encore d'empirer les conditions de vie déjà déplorables de ces gens.
 

MSF travaille au Tchad depuis plus de 30 ans. L’organisation dirige des programmes à Abéché, Am Timan, Massakory, Moissala et Tissi. En 2014, MSF a également lancé des projets d’urgence à Bokoro pour répondre à une crise de malnutrition. À Sido et à Gore, dans le sud du pays, MSF fournit une aide médicale et humanitaire aux réfugiés qui ont fui la République centrafricaine.

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