Dans les villages où MSF fournit des services médicaux, les équipes ont constaté que certains patients se voient régulièrement refuser l’accès, lorsque leur carte d'identité indique qu'ils sont originaires d'un autre hameau. Par ailleurs, les ambulances se rendant à Masafer Yatta sont souvent retardées, voire bloquées, tout comme les habitants qui doivent multiplier les arrêts aux postes de contrôle avant de pouvoir atteindre les hôpitaux. En conséquence, les personnes vulnérables - les femmes enceintes depuis plus de 6 mois, les personnes âgées souffrant de maladies chroniques ou encore les personnes atteintes de maladies graves – se résignent finalement à quitter leur maison et leur famille pour rejoindre la ville voisine de Yatta. Sur la même période, entre 2021 et 2022, MSF a observé une réduction de 27% du nombre total de consultations menées pour des maladies chroniques au moyen de cliniques mobiles.
Autre conséquence de ces mesures, l’impuissance des familles à protéger leurs enfants. Un parent rapporte ainsi que son enfant a été réveillé en pleine nuit, dans sa chambre, par un soldat armé et accompagné d’un chien. D'autres peinent à décrire le sentiment de désespoir et d'impuissance qu'ils ressentent lorsque, rentrés de l'école, leurs enfants ont découvert la maison familiale démolie.