Inondations en Libye : face à l’immensité des besoins, MSF se mobilise

Vue de Derna
Vue de Derna, à l'est de la Libye, alors que l'équipe MSF arrive sur le terrain pour effectuer une évaluation.  © MSF

Les inondations dévastatrices causées par la tempête Daniel ont divisé en deux la ville côtière de Derna, dans l’est de la Libye. Médecins Sans Frontières (MSF) qui a des activités régulières dans l’ouest du pays y a envoyé une équipe depuis Tripoli. Arrivée sur place le 14 septembre, elle a fait don de kits médicaux et commence à évaluer les besoins. Elle a aussi rencontré le ministère de la Santé et travaille en relation avec le Croissant-Rouge libyen, principal acteur humanitaire sur place.

Activités régulières et activités d'urgence menées par MSF en Libye
 © MSF
Activités régulières et activités d'urgence menées par MSF en Libye © MSF

« Le nombre de victimes s’élève pour l’heure à plus de 5 000 avec encore des milliers de personnes disparues , précise Claire Nicolet, responsable adjointe des urgences pour MSF.  Plus le temps passe, plus la probabilité de retrouver des survivants est faible. » 

Dès son arrivée, l’équipe de MSF a fait des dons de kits médicaux  et de 400 sacs mortuaires pour les personnes décédées. Elle poursuit maintenant l'évaluation des hôpitaux et des centres de santé ainsi que des besoins médicaux, afin de lancer des activités dans les plus brefs délais. Certaines structures de santé ont été détruites ou ne sont plus fonctionnelles dans la ville de Derna. « Dans la partie ouest de la ville, la partie la plus touchée, nous avons visité trois centres de santé. L’un est fermé parce que tout le personnel médical est décédé, les deux autres fonctionnent avec des volontaires venus de Tripoli mais ils ont besoin de soutien, explique Manoëlle Carton, coordinatrice médicale à Derna.  Le ministère de la Santé tente de répartir petit à petit les différents acteurs qui veulent intervenir et d’identifier  les besoins. Il y a énormément de besoins mais aussi beaucoup de soutien. Des volontaires sont arrivés à Tripoli et des médecins internationaux arrivent et se répartissent dans les différents hôpitaux. »

« Nous avons passé la phase la plus aiguë de l’urgence. Quand nous sommes arrivés, il n’y avait plus de corps dans les rues. Maintenant, c’est un peu l’après-choc »,  poursuit Manoëlle Carton. Sur place, les besoins en santé mentale sont immenses, les habitants de la ville n’arrivent pas à réaliser l’ampleur de la catastrophe. Fournir du soutien psychologique fait partie des priorités de MSF.

La prise en charge des maladies chroniques est identifiée comme une autre priorité, en raison de la destruction des infrastructures de santé.  « Il n’y a plus de stocks de médicaments, rapporte Claire Nicolet. On va donc chercher à mettre en place un suivi des maladies chroniques ou faire des donations pour répondre à ce besoin ».

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