En savoir plus sur l'Ebola

Centre de prise en charge d'Ebola à Kailahun en Sierra Leone. Juillet 2014
Centre de prise en charge d'Ebola à Kailahun, en Sierra Leone. Juillet 2014 © Sylvain Cherkaoui/COSMOS

Le virus Ebola est à l'origine d'une maladie foudroyante, aboutissant le plus souvent au décès. Nous répondons ici aux questions les plus fréquemment posées à propos d'Ebola et de l'épidémie déclenchée entre 2014 et 2016 en Afrique de l’Ouest.

Depuis le début de l'épidémie en 2014 et jusqu’à sa fin en janvier 2016, 10 310 patients ont été pris en charge par MSF, dont plus de 5 200 cas confirmés d'Ebola (soit un tiers de l’ensemble des cas confirmés recensés par l’OMS) et 2 478 survivants. Au cours des cinq premiers mois de l’épidémie, MSF a pris en charge plus de 85% de l’ensemble des cas hospitalisés dans les pays touchés.

Pour ce faire, 800 personnels MSF ont été formés à la prise en charge d'Ebola dans les sièges MSF, ainsi que 250 personnels d'autres organisations. Sur le terrain, des milliers de personnels ont également été formés.

Au plus fort de cette épidémie, MSF a compté près de 4000 personnels nationaux et plus de 325 internationaux au sein des centres de prise en charge du virus.

 

Qu’est-ce qu’Ebola ?

La maladie à virus Ebola, ou fièvre hémorragique à virus Ebola, est une maladie infectieuse d’origine virale, hautement contagieuse et souvent mortelle chez l’homme. Il existe cinq souches différentes du virus Ebola : Bundibugyo, Zaïre, Soudan, Fôret de Taï, Reston. Elles prennent leur nom de leur lieu d’origine.

Le virus responsable de l’épidémie qui frappe l’Afrique de l’Ouest depuis 2014 appartient à la souche Zaïre.

 

Quels sont les probabilités de décéder lorsqu’on est atteint d’Ebola ?

Le taux de létalité (proportion des malades qui meurent) de la fièvre Ebola varie entre 25% et 90%, selon la souche en cause. Une prise en charge médicale rapide permet d’augmenter les chances de survie (Voir le paragraphe sur les traitements).

 

Depuis quand connaît-on Ebola ?

La première épidémie d’Ebola a été documentée en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara, au Soudan, et à Yambuku, en République démocratique du Congo. Yambuku est situé en bordure du fleuve Ebola, qui a donné son nom à la maladie.

 

 

L’épidémie qui a débuté en 2014 en Afrique de l’Ouest est-elle la plus importante dans l’histoire ?

Oui. En janvier 2016, 28 636 cas et 11 315 morts (source : OMS) avaient été déclarés en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia, au Nigéria, au Sénégal et au Mali. Pour comparaison, entre 1976 et 2013 environ 2 000 cas, dont plus de 1 300 mortels, ont été documentés dans le monde.

La plus grave épidémie jusque-là avait touché la région de Gulu, en Ouganda, en 2000-2001. 425 cas et 224 décès avaient été déclarés.

L’épidémie de 2014-2016, la première à toucher l’Afrique de l’Ouest, se caractérise également par un nombre bien plus élevé de foyers épidémiques parfois éloignés entre eux.

 

Est-ce la première fois que MSF intervient en réponse à une épidémie d’Ebola ?

Non. Avant cette épidémie, MSF a déjà traité plusieurs centaines de patients atteints d’Ebola en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Soudan, au Gabon et en Guinée. En 2007, l’intervention de MSF avait permis de circonscrire une épidémie d’Ebola en Ouganda.

 

Activités de MSF entre mars 2014 et décembre 2015 au Liberia, en Guinée et Sierra Leone :

 

 

Comment le virus se transmet-il ?

La maladie peut se transmettre par le contact avec certains animaux (chauve-souris, singes, antilopes des forêts, porcs-épics), ainsi qu’entre humains.

Le virus ne se transmet pas par voie aérienne, mais par le contact direct avec le sang, les liquides biologiques, les sécrétions et tissus des personnes ou animaux malades ou des cadavres.

Pendant la période d’incubation de la maladie, les malades ne sont pas contagieux.

En revanche le virus peut rester présent dans le liquide séminal pendant plusieurs semaines après l’apparition de la maladie.

Les proches ainsi que le personnel de santé en contact avec les patients infectés risquent fortement d'être contaminés. C'est pour cela que des mesures de protection strictes sont nécessaires lors de la prise en charge des malades : isolement, combinaisons, gants, masques.

Les rites funéraires pendant lesquels les proches s'occupent de la personne défunte (manipulation et lavage des corps) comportent des risques majeurs de transmission de la maladie : au cours des heures qui précédent le décès, la présence de virus dans l’organisme est particulièrement élevée, ce qui augmente le risque de transmission. Il est donc fondamental que les enterrements soient encadrés par du personnel formé et que des précautions soient prises pour éviter la transmission de la maladie aux proches du défunt.

 

Quels sont les symptômes d’Ebola ?

Après une incubation de 2 à 21 jours, le virus d'Ebola provoque une fièvre brutale, des maux de tête, des douleurs musculaires, une conjonctivite, une faiblesse générale puis dans un deuxième temps des vomissements, des diarrhées et parfois une éruption cutanée. Souvent fatale, l'issue peut être accompagnée d'hémorragies internes et externes.

 

Comment peut-on diagnostiquer la maladie ?

Au cours des premiers jours les symptômes sont peu spécifiques (ils peuvent faire penser à d’autres maladies, comme le paludisme, les gastro-entérites ou la méningite, entre autres). Cependant, si une personne présentant ce type de symptômes est susceptible d’avoir été en contact avec un malade ou un animal atteint par le virus, il est impératif de s’adresser à une structure médicale, afin de mettre en place des mesures pour prévenir la transmission et de confirmer ou infirmer le diagnostic.

L'infection est confirmée par l'analyse de sang. Les anticorps et le virus lui-même peuvent être mis en évidence par différentes méthodes par des laboratoires très spécialisés.

 

A quoi ressemble un centre de traitement d'Ebola ?

 

Quel est le traitement contre Ebola ?

A l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement ou vaccin spécifique ayant montré une efficacité chez l’humain et ayant reçu une approbation pour utilisation sur les malades. Le traitement actuel contre Ebola, uniquement symptomatique, consiste en la réhydratation du patient, la stabilisation de la tension artérielle et le contrôle de la fièvre et de la douleur. Les patients guéris deviennent ensuite immuns à la souche virale par laquelle ils ont été infectés.

Cependant, certains médicaments et vaccins sont actuellement en cours d’évaluation ou au stade des essais. Le 12 août 2014, un comité d’experts nommé par l’Organisation Mondiale de la Santé a jugé éthique leur utilisation exceptionnelle dans le contexte de l’épidémie en cours en Afrique de l’Ouest.

MSF a annoncé le 13 novembre 2014 que trois de ses centres de traitement Ebola en Afrique de l’Ouest  vont accueillir des essais cliniques. Ces études distinctes seront menées par trois différents partenaires de recherche, et visent à identifier rapidement un traitement efficace contre ce virus qui a d’ores et déjà causé la mort de plus de 5 000 personnes depuis le début de l’épidémie dans la région

Un article publié le 31 juillet 2015 dans le journal médical “The Lancet” révèle des résultats très prometteurs pour l’un des possibles vaccins contre le virus. Les données disponibles indiquent que l’efficacité de ce vaccin est de 100%.
Les premiers essais de ce vaccin appellé « rVSV-EBOV », menés conjointement par l’OMS, MSF, l’Institut norvégien de la santé publique et les autorités guinéennes ont débuté en mars 2015. Ils ont été effectués d’une part suivant une stratégie “en anneaux”, c’est-à-dire en vaccinant les personnes ayant été à proximité de patients infectés et d’autre part en ciblant les travailleurs de première ligne les plus exposés à la maladie.
MSF a administré le vaccin à plus de 1200 travailleurs de première ligne travaillant en Guinée, dont des médecins, des infirmiers, des paramédicaux, des laborantins, du personnel s’occupant du nettoyage et des équipes responsables des enterrements.

 

Comment peut-on prévenir la maladie ?

La principale mesure de prévention consiste à éviter de rentrer en contact avec les fluides corporels des patients atteints du virus.

En plus des mesures à destination du personnel médical et des proches, il est important de remonter la chaîne de contacts des patients susceptibles d’avoir été contaminés, afin de surveiller et isoler si besoin ces personnes.

L’information et la sensibilisation auprès des communautés touchées par la maladie sont également fondamentales, afin d’encourager le recours aux soins dès l’apparition des premiers symptômes, d’informer sur les précautions à prendre pour limiter les risques de contamination, et d’assurer une bonne compréhension des mesures mises en place pour endiguer l’épidémie (gestion des enterrements, isolement des patients).

 

Y a-t-il un risque de propagation de l’épidémie en Europe / en France ?

La possibilité qu’un patient malade d’Ebola arrive dans un pays européen existe, bien que ce risque soit très faible. La propagation épidémique de la maladie en Europe ou en France est en revanche extrêmement peu probable.

En tout état de cause, la meilleure façon de limiter les risques de cas en Europe est d’agir pour endiguer l’épidémie en Afrique de l’Ouest.

 

Quelles sont les précautions à prendre pour les voyageurs se rendant dans / de retour des pays touchés par l’épidémie ?

Des informations pour les voyageurs à destination ou de retour de Guinée, de Sierra Leone, du Nigéria ou du Liberia sont disponibles sur le site du Ministère des Affaires Etrangères français.

 

Quelles sont les précautions que MSF prend pour protéger son personnel ?

Le personnel MSF amené à être en contact avec des malades d’Ebola ou des cadavres doit respecter des procédures extrêmement rigoureuses et strictes, afin d’éviter tout risque de contagion.

L’accès aux centres de traitement est restreint au minimum, et le personnel s’y rendant doit porter du matériel de protection (combinaison, gants, masque, bottes).

Les soignants doivent travailler en binôme, afin d’assurer qu’une éventuelle erreur pouvant amener à une contamination soit immédiatement détectée. Le temps de permanence du personnel soignant dans le centre est limité et des rotations sont organisées afin d’éviter des erreurs liées à la fatigue ou à une baisse de l’attention.

Pour la même raison, les équipes sont renouvelées toutes les quatre à six semaines maximum.

Les centres de traitement sont organisés de façon à offrir un espace de travail réduisant les risques de contamination (espacement des lits, division en zones à haut / bas risque de contamination, éclairage, désinfection, gestion appropriée des déchets médicaux).

Enfin, priorité est donnée aux traitements oraux à chaque fois que cela est possible, afin de limiter les risques d’exposition au sang lors d’une injection. De la même manière, le nombre de prises de sang pour le suivi des patients est réduit au minimum.

 

Comment est équipé un personnel de santé pour lutter contre Ebola ?

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