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Carnage en Méditerranée : quatre naufrages, plus de 100 morts en trois jours et des bateaux de secours toujours bloqués par l’UE

Transbordement des passagers du Louise Michel sur le Sea Watch 4
Transbordement des passagers du Louise Michel sur le Sea Watch 4 © Hannah Wallace Bowman/MSF

En moins de 72 heures, plus de 100 personnes sont mortes en Méditerranée centrale lors de quatre naufrages distincts. L'Union européenne doit permettre aux six bateaux de recherche et de sauvetage d’ONG actuellement maintenus à quai de reprendre leurs opérations de sauvetage.

Jeudi 12 novembre les équipes MSF en Libye ont pu aider trois survivantes secourues par des pêcheurs, après le naufrage de leur embarcation. 20 personnes sont toujours portées disparues. 

« La responsabilité de ces morts incombe directement aux États membres de l'Union européenne, c’est le résultat concret et inévitable de leurs politiques meurtrières de non-assistance et de blocage actif des navires de sauvetage d’ONG, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, conseillère aux affaires humanitaires de MSF. Que les gouvernements européens et la Commission européenne se disent attristés par ce carnage est au mieux hypocrite : ils doivent reconnaître leur responsabilité. »

En 2020, près de 700 personnes sont mortes en tentant la traversée en mer depuis la Libye. Au moins 267 de ces décès ont été signalés depuis que le Sea-Watch 4 a été bloqué par les autorités italiennes dans le port de Palerme, le 19 septembre. Le navire Open Arms est actuellement le seul bateau capable de mener des opérations de sauvetage et de recherche en mer Méditerranée, tandis que six bateaux d’ONG sont toujours bloqués pour des motifs fallacieux de règlement de sécurité liée à la navigation.

Les interceptions d’embarcations en mer menées par les garde-côtes libyens ont augmenté ces dernières semaines, avec près de 1 000 personnes renvoyées de force en Libye entre le 3 et le 9 novembre.

« Les conditions inhumaines à l'intérieur des centres de détention en Libye ont été dénoncées à maintes reprises, a déclaré William Hennequin, responsable des programmes MSF en Libye. La détention arbitraire n'est qu'une petite partie du cycle meurtrier de violences dans lequel des milliers de personnes vulnérables sont actuellement piégées. Les dirigeants des États qui encouragent et soutiennent ces interceptions et ces retours forcés devraient venir voir par eux-mêmes le résultat de leurs politiques. »

« La semaine dernière, un garçon érythréen de 15 ans a été abattu par des hommes armés à Tripoli, a détaillé William Hennequin. Les meurtres, les enlèvements, les violences extrêmes - y compris la torture pour extorquer de l'argent aux captifs et à leurs proches - sont leur lot quotidien en Libye et continueront de les pousser à traverser la Méditerranée pour sortir de cet enfer. »

Mercredi, Frontex, l'Agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes, a déclaré qu'elle était « engagée à sauver des vies en mer, en étroite coopération avec tous les acteurs opérationnels ». La réalité est tout autre : Frontex n’a pas partagé les informations relatives aux bateaux en détresse avec les navires de sauvetage des ONG, mais a signalé leur localisation aux garde-côtes libyens, leur permettant de piéger les bateaux et de les renvoyer de force en Libye.

L’absence de scrupule des trafiquants n’est pas la seule responsable de la perte de tant de vies humaines, contrairement à ce que les Etats européens veulent faire croire : l’hécatombe en Méditerranée est le dommage collatéral de leurs décisions politiques assumées. La traite des êtres humains doit être combattue, mais pas aux dépens de ses victimes qui, au lieu de recevoir une aide et une protection vitales, sont prises au piège et renvoyées dans un cycle d'abus et de violences. Ou tout simplement livrées à la noyade.

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