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République centrafricaine : "Nos équipes sont témoins de violences extrêmes"

Site de déplacés de Don Bosco Bangui janvier 2014
Site de déplacés de Don Bosco, Bangui, janvier 2014 © Juan Carlos Tomasi/MSF

A Bangui la situation reste extrêmement tendue. La semaine dernière, dans la capitale de la République Centrafricaine (RCA), de nombreux affrontements ont eu lieu entre communautés. Les équipes MSF ont pris en charge plus de 200 nouveaux patients à l’hôpital Communautaire et au centre de santé Castor, deux structures où MSF gère les urgences médico chirurgicales ; 90 blessés ont nécessité une opération chirurgicale vitale.

« Le nombre de cas que nous recevons chaque jour reste élevé. Nos équipes sont témoins de violences extrêmes qui se traduisent par le type de blessure prises en charge : par balles, par mutilations à l’arme blanche, par lynchages. Des  réalités quotidiennes aujourd'hui à Bangui », déplore Marie-Elisabeth Ingres, chef de mission MSF.

Des milliers de personnes fuient la ville et ses violences ou bien continuent de se regrouper sur des sites où les conditions de vie sont extrêmement difficiles et où l’aide humanitaire apportée demeure insuffisante face à l’ampleur des besoins.

MSF a augmenté le volume de ses activités et mis en place un dispensaire de 60 lits sur le site M’Poko de l’aéroport de Bangui où plus de 100 000 personnes sont toujours réfugiées. Dans la capitale centrafricaine, MSF fournit également une assistance médicale sur les sites de déplacés du monastère de Boy-Rabe, où vivent 28 000 personnes, ainsi qu'à Don Bosco où près de 30 000 personnes ont trouvé refuge. Nos équipes sont également présentes dans plusieurs centres de santé de la ville, ainsi qu'à Zongo auprès des réfugiés centrafricains ayant traversé la rivière Oubangui pour rejoindre la République démocratique du Congo (RDC).

A Bangui, MSF dispense chaque semaine environ 12 000 consultations : victimes de violences (dont les cas les plus graves sont référés, entre autres, vers l’hôpital Communautaire, paludisme (première cause de mortalité dans le pays), infections respiratoires ou diarrhées (des pathologies liées aux mauvaises conditions de vie des populations déplacées). Chaque semaine, MSF pratique également près de 300 accouchements dans ses structures de Bangui.

Sur les sites de M'Poko, de Don Bosco, de l’école coranique du quartier PK5 et de la paroisse St. Sauveur, nos équipes tentent d’améliorer les conditions de vie des populations déplacées : distribution de biens de première nécessité et d'eau, construction de latrines.

A l’intérieur du pays, la situation s’aggrave

Les combats et actes de représailles entre ex-Séléka et groupes d'auto-défense Anti Balakas continuent. Selon les Nations Unies, plus de 900 000 personnes seraient aujourd'hui déplacées dans tout le pays (soit plus de 20% de la population). Du fait de l'insécurité et parce qu'elles se cachent en brousse, ces populations n’ont pas ou très peu accès aux soins.

MSF a initié un soutien à l’hôpital de Berbérati, dans le Sud-Ouest du pays (programme nutritionnel et service pédiatrique). A Bouar, au Nord-Ouest, une équipe va travailler aux services des urgences médicales et de chirurgie de l’hôpital. A Bozoum, MSF apporte une aide logistique et médicale à l’hôpital et a mis en place des dispensaires mobiles pour les 2 500 personnes qui - craignant les violences communautaires - sont enfermées à l’intérieur de la ville.

Des équipes d’urgence ont également pu rejoindre les villes de Bossemptélé, Baoro et Bocaranga. « Bocaranga est une ville fantôme, vide, détruite, pillée. C’est effrayant, témoigne Delphine Chedorge, coordinatrice d’urgence MSF. Nos contacts en province nous rapportent des violences extrêmes et des déplacements de populations. Les gens sont terrorisés. Malheureusement, au moment où il faudrait pouvoir répondre en urgence et à la hauteur des besoins, l’insécurité retarde le bon déploiement de nos secours », regrette Delphine.

MSF poursuit ses activités d'urgence à Bossangoa, Boguila et Bouca où - en plus du support aux services hospitaliers et aux activités dans les camps situés à l'intérieur des villes - des dispensaires mobiles continuent de fournir une assistance aux populations qui, à chaque nouveau pic de violence, fuient en brousse.
 

MSF est présente en RCA depuis 1997 et gère actuellement 7 projets réguliers (Batangafo, Carnot, Kabo, Ndélé, Paoua, Bria et Zémio) et 8 projets d'urgence (Bangui, Bozoum, Berbérati, Bouar, Boguila, Bossangoa et Bouca). En outre, une équipe chirurgicale d’urgence volante est partie à Bossemptélé. MSF espère bientôt lancer des activités dans les hôpitaux de Bangassou et Ouango. Au total, MSF fournit des soins médicaux gratuits à près de 400 000 personnes dans 12 hôpitaux, 16 centres de santé et 40 postes de santé. MSF compte environ 200 personnels expatriés et plus de 1 800 employés locaux dans ses équipes.

DOSSIER SPECIAL RCA

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