Chronologie des opérations MSF en Somalie

Camp de Rajo à Mogadiscio en Somalie  Octobre 2011
Camp de Rajo à Mogadiscio, en Somalie - Octobre 2011 © Yann Libessart/MSF

MSF a travaillé pour la première fois en Somalie en 1979 et est présente dans le pays avec quelques interruptions depuis 1991 lorsqu’une guerre civile a éclaté après la chute du dictateur, Siad Barre. MSF est intervenue sur plusieurs sites : Baïdoa, Dinsor, Houddour, Djamaame, Djowhar, Kismayo, Marere, ainsi que dans la capitale, Mogadiscio, au sud; Galcayo et Gouri El dans la région nord-centre; enfin Belet Weyne dans le centre du pays. Les équipes ont fait face à de multiples crises dans le cadre de nombreux projets, en particulier pour ce qui est de la malnutrition, des soins d’urgence pour les blessés des conflits, de la santé de la mère et de l’enfant et du traitement des maladies infectieuses, comme le choléra, la rougeole, le kala azar et la tuberculose.

La sécurité est et a toujours été la principale préoccupation des équipes en Somalie. C’est aujourd’hui le seul pays où MSF fait appel à des gardes armés pour assurer sa protection. Démarrer un projet où que ce soit en Somalie demande une bonne dose de temps, de patience, d’énergie et de négociation. Mais même une fois le projet en place, les contraintes sécuritaires limitent l’accès des équipes à diverses populations, de même que les mesures illégales régulièrement prises par les parties au conflit pour empêcher le personnel médical et les patients potentiels de se trouver. Ces contraintes jouent un rôle important pour déterminer l’ampleur et la nature des opérations que MSF peut maintenir et influent sur la capacité de l’organisation à répondre aux urgences.

Les contraintes sécuritaires ont en fait constitué un élément majeur chaque fois que MSF a fermé un de ses projets en Somalie. Par exemple, MSF a suspendu les programmes nutritionnels qui avaient été mis en place lors de la famine de 1992 en partie parce que cette urgence nutritionnelle s’était faite moindre, mais aussi parce que les risques encourus par les équipes étaient trop grands par rapport à ce qu’elles étaient en mesure de faire. La dégradation des conditions de sécurité et la modification du paysage politique ont entraîné la fermeture de plusieurs autres programmes : il était devenu impossible d’assurer un espace humanitaire acceptable dans lequel mener des activités. Les mouvements étaient trop limités, l’accès aux populations vulnérables trop irrégulier et les personnels MSF confrontés à de trop fortes pressions. Certains programmes ont avorté avant leur mise en place, généralement suite à l’échec des négociations avec les acteurs locaux qui, soit n’acceptaient pas les conditions requises par MSF, soit posaient des exigences inacceptables pour MSF.

1979 à 1991

MSF monte une première opération en Somalie pour aider les réfugiés éthiopiens, puis développe ses activités et est confrontée aux premiers incidents sécuritaires.

1979-1982
MSF commence à apporter de l’aide aux réfugiés venant de l’Ogaden, dans l’est de l’Ethiopie, qui se sont installés dans les régions d’Hiraan au centre de la Somalie et de Gedo dans le sud-ouest. MSF ferme cette mission en Somalie mi-1982.

1985-1987
MSF prend en charge les réfugiés éthiopiens autour d’Hargeisa, la capitale du Somaliland, une région semi-autonome dans le nord du pays. Le 24 janvier 1987, dix expatriés en mission pour MSF sont enlevés à Tuj Wale, près d’Hargeisa, et détenus pendant deux semaines avant d’être libérés.

1989
MSF apporte son soutien à un hôpital de 120 lits à Boroma, mais doit l’interrompre au bout de quatre mois parce que les routes de Djibouti sont fermées et qu’il n’y a aucun moyen de transport aérien. Toutes les voies d’accès ont été coupées.

1990
Alors que la plupart des autres organisations internationales évacuent leur personnel par suite de la dégradation de la situation sécuritaire, MSF arrive à Mogadiscio en décembre pour une mission exploratoire.

1991 à 1995

La situation sécuritaire s’aggrave considérablement après la chute du régime de Siad Barre. L’ONUSOM, opération des Nations Unies en Somalie,  et l’UNITAF, dirigée par les Etats-Unis, déploient des missions humanitaires et des forces de maintien de la paix. Cependant la famine s’étend, ce qui amène MSF à ouvrir des centres nutritionnels.

1991
Les équipes MSF arrivent à Mogadiscio en janvier, alors que la plupart des autres acteurs quittent la capitale, à  cause de l’insécurité. Des programmes de chirurgie de guerre sont lancés dans plusieurs sites se trouvant sous contrôle soit des troupes gouvernementales, soit des rebelles de l’USC (United Somali Congress) : Digfer, SOS Kinder Garden, Medina, Benadir, Martini et les hôpitaux militaires.
Après plusieurs interruptions de ses activités dues à des incidents sécuritaires, dont la mort d’un chauffeur MSF en juillet 1991, MSF fait appel à des gardes armés employés par des sociétés privées.

1992
MSF lance une grande campagne médiatique en mai, avec conférence de presse à Paris, pour attirer l’attention sur la famine en Somalie. Des programmes nutritionnels sont ouverts dans tout le pays (Barbera, Kismayo, Jowhar, Gilib, Merca, Brava, Houddour, Wajid, Baïdoa entre autres) pour traiter des milliers d’enfants souffrant de malnutrition.
Les bureaux de MSF à Barbera dans le nord-ouest du pays et une maison MSF à Kismayo dans le sud sont pillés.
En mars, la résolution 751 du Conseil de Sécurité des Nations Unies établit une mission d’observation en Somalie (ONUSOM).
En août, MSF organise une conférence de presse à Nairobi pour exprimer son opposition aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Somalie. MSF déclare que ces opérations créent une confusion entre les objectifs militaires et humanitaires.

Cependant, les équipes MSF sur le terrain sont confrontées à une situation extrêmement instable et tendue; les vols se multiplient, un garde est tué et des expatriés reçoivent des menaces. En novembre, MSF suspend ses activités chirurgicales à hôpital Medina à Mogadiscio suite à un conflit avec le personnel. En décembre les Nations Unies autorisent le déploiement d’une force internationale sous commandement des Etats-Unis (UNITAF) afin de rétablir l’ordre et protéger l’acheminement des secours. L’opération “Restore Hope” est lancée.

1993
En janvier, un véhicule MSF tombe dans une embuscade à Mogadiscio et essuie des coups de feu.
Les troupes de l’UNITAF attaquent la base d’Action Contre la Faim (ACF) le 17 janvier, tuant un employé somalien et en blessant huit autres. Six expatriés bénévoles de MSF étaient sur place. MSF publie un communiqué de presse condamnant cette attaque et dépose une plainte formelle au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

En février, un centre nutritionnel et un centre de santé de MSF sont pillés à Kismayo dans le sud et des véhicules MSF sont pris en embuscade à plusieurs reprises entre Baïdoa et Mogadiscio. En mars, un soldat australien de l’UNITAF tue un garde MSF à Baïdoa. En avril, MSF ferme ses programmes à Baïdoa.
En mars, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte la résolution 814 autorisant l’établissement d’une grande opération civile et militaire de soutien de la paix (ONUSOM II) pour superviser la reconstruction de la Somalie.
En mars et avril MSF fait plusieurs évaluations qui conduisent à la fermeture des programmes nutritionnels. L’urgence famine est considérée comme terminée, il y a suffisamment de nourriture. Le 6 juin, MSF décide de fermer ses programmes dans la capitale.
Début octobre, 18 soldats américains et des centaines de combattants somaliens sont tués au cours de la “bataille de Mogadiscio” suite à l’échec d’une opération visant à capturer le chef du clan rebelle Mohamed Aïdid. Les Etats-Unis se retirent de Somalie.

1994
Une grande épidémie de choléra frappe la Somalie. MSF ouvre des centres de traitement et commence à dispenser des soins de santé primaire et à faire des campagnes de vaccination à Mogadiscio.
La mission américaine prend fin officiellement en mars.

1995 à 2006

Après le départ de l’ONUSOM en mars 1995, l’attention internationale se détourne de la Somalie. La population somalienne est oubliée, bien qu’elle ait toujours à faire face aux combats sporadiques qui éclatent entre les chefs de guerre. L’ICU (Islamic Court Union/Union des tribunaux islamiques) étend progressivement son influence et son pouvoir avec l’aide de l’Erythrée. La grande majorité des ONG internationales se retirent du pays. MSF décide d’y revenir mais le travail humanitaire s’avère de plus en plus difficile.

1995
Un travailleur humanitaire est enlevé à Mogadiscio et la plupart des expatriés sont évacués de la capitale. Les dernières troupes des Nations Unies quittent le pays en mars.
En février et mars, le personnel MSF local prend en charge les épidémies de choléra à Kismayo et Mogadiscio. A partir de juillet, MSF renforce ses activités à l’hôpital de Kismayo.

1996
En janvier, MSF démarre des interventions médicales et nutritionnelles dans un hôpital de 40 lits dans la ville de Bardere dans le sud du pays et assure de nouveau la prise en charge du choléra à Mogadiscio et Kismayo.
La situation sécuritaire demeure très instable. En novembre, un anesthésiste deMSF est tué à Kismayo lors d’une dispute entre clans.
D’octobre à janvier 1997, une épidémie de rougeole frappe Mogadiscio et MSF lance une campagne de vaccination.

1997
En janvier, MSF apporte son soutien à l’hôpital de Galcayo dans le centre de la Somalie (région qui deviendra l’Etat du Puntland en août 1998). Le centre de traitement du choléra de Mogadiscio est rouvert, mais un logisticien MSF travaillant dans la capitale est tué en mai.
En avril, MSF lance des programmes de soins post-opératoires et de traitement de la malnutrition dans l’hôpital de Baïdoa et y fournit des médicaments et du matériel  médical. Mais le 20 juin, le docteur Ricardo Marques de MSF est assassiné dans l’hôpital de Baïdoa. MSF ferme alors toutes ses activités à Baïdoa et Bardere.
En décembre, suite à de fortes inondations, MSF apporte un soutien médical dans les régions de Djamaame et Marere, dans la vallée du Djouba. Cette opération se terminera en mars 1998.

1998
Mogadiscio et Kismayo sont à nouveau frappées par le choléra. MSF ouvre un centre de traitement dans le nord de la capitale et y prend en charge 3 000 personnes. Ce centre est cambriolé en avril et les équipes reçoivent des menaces. Tous les expatriés sont évacués jusqu’en septembre. Plusieurs évacuations ont également lieu à Kismayo et Galcayo pour des raisons de sécurité.

1999
MSF étend son soutien à la maternité de l’hôpital de Galcayo. En octobre, l’équipe toute entière est contrainte d’évacuer après un braquage sur la base MSF. Deux mois plus tard, MSF revient et répond à une épidémie de choléra.
Des affrontements entre les clans et l’ICU rendent la situation à Kismayo extrêmement instable et empêchent d’y maintenir en permanence un personnel expatrié. Le personnel somalien est chargé des activités de MSF à Kismayo tandis que les expatriés font des visites éclair pour leur venir en appui. 

2000
MSF rouvre le centre de traitement du choléra à Mogadiscio et y soigne des patients de janvier à juillet. Ce mois-là, la base d’une ONG internationale située dans le sud de la capitale est attaquée et deux expatriés sont pris en otage. En août, des chefs de clan et de hauts responsables se rencontrent à Djibouti et élisent Abdulkassim Salat Hassan président de la Somalie. Les otages sont libérés en septembre. MSF évacue toutes ses équipes dans la capitale jusqu’en novembre.
En avril, une sage-femme de MSF est menacée avec une arme dans la maternité de l’hôpital de Galcayo. A Kismayo, un avion de l’UNICEF est la cible de tirs.
En juin, MSF lance un projet médical et nutritionnel à Houddour, dans la région de Bakool dans le sud-ouest. Deux mois plus tard, en réponse à la situation sur le terrain, il devient un programme de prise en charge de la leishmaniose viscérale (Kala Azar).

2001
En mars, la base MSF au nord de Mogadiscio est prise sous le feu d’une violente attaque à main armée. MSF stoppe ses interventions sur le choléra dans la région. A Kismayo, MSF ferme également son programme à la suite de multiples incidents de sécurité.
MSF traite 27 000 enfants dans le cadre d’une campagne de vaccination contre la rougeole dans la région de Bakool.

2002
Les combats dans le sud de la Somalie forcent 10 000 personnes à fuir au Kenya. En octobre, les dispensaires d’Aden Yabal dans la région du Moyen Shabelle au centre sud du pays, sont attaqués. Une personne est tuée et trois sont blessées.
MSF rouvre les programmes de Mogadiscio.

2003
En décembre, un garde MSF est tué lors de l’attaque de la base d’une autre organisation à Marere et MSF évacue son équipe de la zone.

2004
En janvier, les équipes MSF répondent à une épidémie de rougeole près de Dinsor, une ville du sud-ouest où MSF gère également un centre de soins de santé de 35 lits.
En novembre, un gouvernement fédéral de transition (GFT) est mis en place bien que ses membres soient toujours en exil au Kenya. Abdullahi Yusuf Ahmed est élu président et est reconnu par la majeure partie de la communauté internationale.

2005
Les membres du gouvernement central de Somalie  en exil commencent à rentrer du Kenya. L’ICU contrôle la plus grande partie du sud de la Somalie et continue à gagner du terrain.

2006
En février, le Parlement de transition se réunit en Somalie – à Baïdoa - pour la première fois depuis sa désignation en 2004.
Après de violents combats contre l’Alliance pour le rétablissement de la paix et le contre-terrorisme (ARPCT) soutenue par les Etats-Unis et largement composée de chefs de guerre et d’hommes d’affaires, l’ICU, sous la férule du Sheikh Sharif Ahmed,   prend le contrôle de Mogadiscio et de certaines zones au sud.
MSF vaccine contre la rougeole 26 240 enfants âgés de 6 mois à 15 ans dans le cadre d’une campagne menée à Mogadiscio. Dans la région de Yaqshid Nord, les équipes vaccinent 54 897 enfants.

MSF ouvre deux nouveaux projets de soutien aux hôpitaux de Dhusa Mareb et Guri El, dans la région de Galgaduud dans le centre.
L’Union Africaine et les Nations Unies adoptent une résolution en faveur d’une mission de maintien de la paix en Somalie (IGASOM) menée sous l’égide d’une Autorité Intergouvernementale de Développement (IGAD) dont le déploiement est prévu en octobre. Le Conseil des tribunaux islamistes somaliens (CSIS, anciennement l’ICU) s’oppose à l’intervention d’un organe régional de maintien de la paix.
En décembre, une intervention militaire éthiopienne soutenue par les Etats-Unis vainc le CSIS qui capitule le 27 décembre et abandonne Mogadiscio, puis Kismayo.

2007 à 2011

Soutenu par les Nations unies, le Gouvernement Fédéral de Transition qui gouverne officiellement la Somalie, est en guerre quasi-permanente avec l’organisation militante islamiste connue sous le nom d’Al-Shebab. MSF étend ses opérations à travers le pays mais se heurte bientôt à de nouveaux obstacles. 

2007
Le président Abdullahi Yusuf Ahmed entre à Mogadiscio pour la première fois depuis sa nomination en 2004. Un groupe de combattants du CSIS crée un mouvement d’opposition armée, le Harakat al-Shabab Mujahedeen, mieux connu sous le nom d’Al-Shabab, un mouvement islamiste qui établit rapidement des liens étroits avec Al Qaeda. Le Conseil de Sécurité des Nations unies adopte une résolution autorisant l’Union africaine à organiser une mission de maintien de la paix en Somalie (AMISOM). Cette fois encore, Mogadiscio est le théâtre de violents combats et des centaines de milliers de Somaliens fuient la capitale.
MSF ouvre un programme chirurgie dans l’hôpital de Belet Weyne dans la région de Hiraan, au centre de la Somalie.

MSF ouvre également un centre de soins primaires à Yaqdish à Mogadiscio. En mai l’équipe a traité 1.000 patients. Au cours de l’année, les équipes ouvrent aussi trois nouveaux dispensaires pour enfants à Balcad, Karaan, et Lido. En décembre le dispensaire de Lido s’agrandit avec l’ajout d’une salle d’hospitalisation.
A Jamaame, dans la région du Lower Juba, MSF établit un hôpital de 30 lits, avec un important programme nutritionnel et des activités de sensibilisation.
MSF ouvre un programme à Hawa Adbi, dans la banlieue de Mogadiscio, visant à soutenir le service pédiatrique régional, notamment dans le domaine de la nutrition et la distribution de fournitures non-alimentaires aux personnes déplacées par la guerre. MSF commence également à porter assistance aux réfugiés d’Afgooye, à proximité de la capitale.

En août, un chauffeur MSF est tué à Mogadiscio.
En septembre, MSF démarre un programme de chirurgie d’urgence dans un hôpital des environs de Daynile, dans la banlieue de Mogadiscio. Le même mois, MSF lance un programme de chirurgie d’urgence Kismayo.
Le nombre de réfugiés somaliens qui ont fui le pays s’élève à plus d’un million.

2008
En janvier, trois personnels MSF sont tués à Kismayo. MSF y ferme ses programmes.
MSF évacue tous les expatriés de Somalie en avril. Une nouvelle stratégie de gestion à distance est mise en place. Des équipes d’expatriés basées à Nairobi supervisent les équipes nationales en Somalie qui gèrent les opérations au quotidien.   
En septembre, les risques sécuritaires tant pour les patients que pour le personnel sont tels que MSF ferme tous ses programmes dans les quartiers de Wardigley et Hodan à Mogadiscio.

2009
L’Ethiopie achève le retrait de ses troupes commencé en décembre 2008. Les combattants des milices d’Al-Shabab prennent le contrôle de la ville de Baïdoa, auparavant bastion majeur du gouvernement de transition. Le Parlement conduit Sheikh Sharif Sheikh Ahmed à la présidence et prolonge le mandat du gouvernement de transition pour une période supplémentaire de deux ans.
MSF prend en charge plus de 400 cas pédiatriques de rougeole dans la zone de Guri El dans la région centrale de Galgaduud.
En avril, deux expatriés MSF sont enlevés et détenus pendant neuf jours dans la région de Bakool au sud-ouest. Ils sont libérés sains et sauf.
MSF ferme son centre de santé de Huddur après 9 ans d’activité.
En juin, un véhicule de location MSF est attaqué à Galcayo. L’accompagnant d’un patient MSF est également tué.
En juillet, en raison de violents combats, MSF ferme son hôpital pédiatrique et trois dispensaires à Yaqshid, Karan et Abdul Azziz dans le nord de Mogadiscio.
Des hommes armés investissent et pillent le centre de traitement nutritionnel de Jilib dans la vallée de Lower Juba.

2010
En avril, MSF met en place un « camp de chirurgie ophtalmologique » à Galcayo. 3.000 personnes sont examinées et plus de 600 opérées, rendant dans certains cas la vue à des personnes que la cataracte avait rendues aveugles depuis des années. En mai, MSF ouvre un nouveau dispensaire pour les enfants de moins de 12 ans à Galcayo. En juin, MSF ouvre un service tuberculose dans deux de ses centres de santé dans la région Middle Shabelle, à Mahaday et Gololey.
En juillet, les Shebab revendiquent les deux attentats à la bombe qui ont tué 74 personnes à Kampala, la capitale de l’Ouganda. Le mandat d’AMISOM est renforcé et le nombre des soldats en provenance d’Ouganda et du Burundi est porté à 10.000.
Au début du mois de septembre, les équipes MSF ferment le programme médical à Hawa Abdi, dans la banlieue de Mogadiscio, après trois ans d’activité.

A Marer dans la région du Lower Juba, l’approvisionnement en fournitures médicales des centres MSF devient très difficile du fait des restrictions imposées par l’administration locale sur les opérations, comme l’interdiction de l’acheminement de matériel médical par avion ou la visite de personnel expatrié.
En décembre, MSF se lance dans la télémédecine à l’hôpital d’ Istarlin à Guri El, ce qui permet aux médecins du service pédiatrie d’Istarlin d’accéder directement et en temps réel à un spécialiste basé à Nairobi.

2011
En mars, suite à deux attaques à la grenade dans l’enceinte MSF, l’organisation suspend temporairement ses activités médicales à Dharkenley, à Mogadiscio.
La sévère sécheresse qui affecte l’Afrique de l’Est et s’ajoute au bilan des conflits et au manque d’accès humanitaire et de développement, expose quelque 2,8 millions de Somaliens, selon les chiffres avancés  par les Nations unies, à un besoin urgent d’aide alimentaire. Beaucoup fuient leur village à la recherche d’assistance. Les camps de réfugiés des pays voisins, au Kenya et en Ethiopie, sont submergés par un afflux de nouveaux arrivants. 150.000 nouveaux déplacés arrivent à Mogadiscio. MSF intensifie ses activités pour répondre au grand nombre de nouveaux arrivants ainsi que pour lutter et prévenir les pics de rougeole ou d’autres maladies transmissibles.  

A partir de septembre 2011, MSF     assure des soins médicaux gratuits dans huit régions : Bay, Hiraan, Lower et Middle Shabelle, Galgaduud, Lower Juba, Mudug et Mogadiscio. Le personnel MSF, soit plus de 1.400 Somaliens, épaulés par une centaine de personnes à Nairobi, assure gratuitement des soins de santé primaire, la chirurgie, la prise en charge de la malnutrition et une assistance aux personnes déplacées en leur apportant soins de santé, vaccination, eau potable et distribution de fournitures de secours. MSF assure également des soins médicaux aux réfugiés somaliens au Kenya et en Ethiopie. MSF n’accepte aucun financement de la part des Etats pour ses activités en Somalie. L’intégralité de ses ressources provient de donateurs privés.

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