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Le raid aérien dirigé par l'Arabie saoudite contre l'hôpital d'Abs au Yémen ne peut être qualifié d'«erreur involontaire»

Médecins Sans Frontières (MSF) réfute la récente déclaration publique par le porte parole officiel de la JIAT (Joint Incidents Assessment Team) au Yémen Mansour Ahmad Al Mansour au sujet du bombardement de l'hôpital d'Abs dans le gouvernorat de Haj
© Rawan Shaif

Médecins Sans Frontières (MSF) réfute la récente déclaration publique par le porte-parole officiel de la JIAT (Joint Incidents Assessment Team) au Yémen, Mansour Ahmad Al-Mansour, au sujet du bombardement de l'hôpital d'Abs, dans le gouvernorat de Hajjah, survenu le 15 août 2016. 

Cette déclaration publique ne reflète pas les discussions qui ont eu lieu en Arabie saoudite entre MSF, le JIAT et les forces militaires à la suite de l'attaque. MSF a également mené sa propre enquête sur l'incident, dont les conclusions ont été partagées avec les autorités saoudiennes. Ce rapport est disponible sur le site international de MSF.

À la suite des déclarations de la JIAT, MSF tient à souligner ce qui suit :

  • Premièrement, cet hôpital d'Abs était clairement identifié à l'aide d'un grand logo (de 2 m sur 5 m) qui avait été peint sur son toit, l'hôpital était fonctionnel et son emplacement bien connu.
     
  • Deuxièmement, alors que la JIAT déclare que la voiture ciblée se trouvait déjà dans l'enceinte de l'hôpital quand elle a été touchée, en réalité, la voiture – qui transportait au moins un blessé – a traversé des zones inhabitées sur plus de 10 km avant d'arriver à l'hôpital. Elle est ensuite restée garée à l'entrée de la salle d'urgence pendant plusieurs minutes avant d'être ciblée. Ainsi, il n'y a aucune possibilité que la voiture ait été « bombardée immédiatement » après la première attaque comme le stipule la déclaration publique.
     
  • Troisièmement, la déclaration de la JIAT fait état de sept décès. En réalité, 19 personnes ont péri dans l'incident, dont un employé de MSF, tandis que 24 autres ont été blessées.
     
  • Enfin, les coordonnées GPS de l'hôpital d'Abs étaient partagées avec la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au minimum tous les trois mois depuis juillet 2015. Le 10 août dernier, soit cinq jours seulement avant l’incident, MSF avait partagé toutes les coordonnées GPS de ses opérations au Yémen, y compris celles de l'hôpital d'Abs.
     

Nous ne considérons pas cet incident comme une « erreur », mais plutôt comme la conséquence des hostilités, dans le mépris total du statut protégé des hôpitaux et des structures civiles. Les parties au conflit doivent vérifier la zone environnante avant de procéder à des frappes aériennes sur des cibles en mouvement et devraient prendre toutes les mesures de précaution pour éviter de tuer des civils et d'endommager les hôpitaux. Le raid aérien sur l'hôpital d'Abs illustre un mépris flagrant et inacceptable pour ces mesures.

Le raid aérien sur l'hôpital d’Abs par des avions de combat saoudiens est totalement injustifiable et MSF rejette fermement la justification publique de cette attaque par la JIAT. Cette déclaration prouve une fois de plus que les violations présumées du droit international humanitaire doivent être examinées par des organes d'enquête indépendants.

EN SAVOIR PLUS

► Consulter notre dossier sur la crise au Yémen

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