URGENCE GAZA

Gaza : la résolution du Conseil de sécurité sur un
cessez-le-feu doit être suivie d’effets immédiats

Lire le communiqué

Fonds d'urgence

Chapo

Grâce à vous, nos équipes interviennent en urgence auprès des populations qui en ont le plus besoin, partout où nous agissons.

je donne au fonds d'urgence MSF 

MSF exhorte Novartis à abandonner son procès contre le gouvernement indien

La compagnie pharmaceutique suisse Novartis a l'intention d'intenter un nouveau procès devant la Cour Suprême indienne  un recours qui inquiète MSF dans la mesure où les dispositions prévues dans la loi indienne sur les brevets ont prouvé leur effic
© Sheila Shettle/MSF

Selon Médecins Sans Frontières, le procès intenté par la compagnie pharmaceutique suisse Novartis contre la loi indienne sur les brevets pourrait avoir des conséquences désastreuses. Si Novartis obtient gain de cause, l'accès des pays pauvres aux médicaments à des prix abordables s'en trouvera limité. MSF exhorte Novartis à abandonner immédiatement son procès.

L'Inde a longtemps été une source importante de médicaments à prix abordables, car elle n'était pas tenu d'accorder, jusqu'en 2005, des brevets sur les médicaments. Grâce à cela, 80% des 80.000 malades du sida pris en charge dans les programmes de MSF sont soignés avec des antirétroviraux génériques produits en Inde.
« Nos programmes de soins reposent sur l'utilisation de ces médicaments de qualité et peu onéreux, ce qui nous permet de soigner le plus de malades possible », explique le Dr Christophe Fournier, président du conseil international de MSF. « Nous ne pouvons accepter que cette source indispensable de médicaments se tarisse. »

Novartis est l'une des 39 compagnies pharmaceutiques qui avait intenté un procès au gouvernement sud-africain il y a 5 ans, afin de l'empêcher d'importer des médicaments moins chers contre le sida. « J'ai l'impression d'être revenu 5 ans en arrière », explique le Dr Tido von Schoen-Angerer directeur de la Campagne d'accès aux médicaments essentiels de MSF. « En 2001, en Afrique du sud, Novartis, par son action en justice, se mettait déjà en travers du droit des malades à accéder aux médicaments dont ils ont besoin. »

Une disposition de la loi indienne permet de faire primer les besoins des malades sur les brevets. C'est cette clause de sauvegarde, qui bloque l'octroi d'un brevet à des médicaments qui ne sont pas réellement innovants, que Novartis attaque en justice. En cas de victoire du laboratoire, de nombreux médicaments essentiels pourraient obtenir un brevet, freinant ainsi la production de versions génériques et la baisse des prix.

Disposer de nouveaux médicaments à prix abordables est pourtant particulièrement important pour soigner les malades du sida, qui finissent inévitablement par développer des résistances au traitement et ont alors besoin de nouvelles combinaisons médicamenteuses. A l'heure actuelle, des demandes de brevets sur de nouvelles générations de médicaments sont en attente d'une décision en Inde.

« Pour quelqu'un comme moi, qui vit avec le VIH/sida, un succès de Novartis signifiera un retour en arrière, au temps où nous ne pouvions pas acheter nos médicaments », a expliqué Loon Gangte de l'association de patients Delhi Network of Positive People, lors d'un briefing de presse organisé à Delhi. « La compétition par les génériques est ce qui a permis aux malades et aux gouvernements d'avoir accès aux premières lignes de traitement contre le sida. Novartis doit arrêter de se mettre en travers de notre droit d'avoir accès aux médicaments dont nous avons besoin pour rester en vie. »

« Nous demandons aujourd'hui à Daniel Vasella, son PDG, d'arrêter immédiatement son action en justice en Inde », déclare Christian Captier, directeur général de MSF en Suisse. Nous exhortons Novartis à abandonner son procès et nous demandons à tous, partout dans le monde, de signer et de soutenir notre pétition. »

Dossier spécial Novartis

Consultez notre dossier spécial pour en savoir plus sur les tentatives de Novartis de s'attaquer aux brevets indiens.

À lire aussi