Irak : une clinique MSF touchée par les bombardements

La violence dans la province d'Anbar dans l'ouest de l'Irak a poussé des centaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons et à se réfugier à Tikrit la capitale de la province voisine de Salah al Din.
La violence dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, a poussé des centaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons, et à se réfugier à Tikrit, la capitale de la province voisine de Salah al-Din. © Andrea Vallerani/MSF

Toutes les parties au conflit en Irak doivent épargner les civils et les centres de soins.

Suite aux bombardements de la ville de Tikrit le 13 juin, Médecins Sans Frontières (MSF) appelle tous les belligérants au respect du personnel et des structures de santé, et demande instamment que la vie des civils soit épargnée. De graves dégâts ont été causés sur sa clinique, privant ainsi d’accès aux soins quelque 40 000 personnes déplacées par la recrudescence du conflit en Irak.  

« Les attaques directes ou indirectes sur le personnel et les structures de santé entravent gravement la provision d’une aide médicale essentielle, a déclaré Fabio Forgione, le chef de mission de MSF en Irak. Ces attaques nous empêchent l’accès aux personnes ayant besoin d’assistance médicale et mettent en danger notre personnel et nos patients ».

Alors que les violences s’aggravent de jour en jour, la situation humanitaire en Irak est extrêmement inquiétante, en particulier à Mossoul, dans le nord-est, et dans la province d’Al Anbar, dans l’ouest du pays.

« Plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui Mossoul et la province d’Al Anbar et vivent dans des conditions précaires. Elles ont trouvé refuge dans des maisons, des mosquées, des bâtiments en construction ou chez des proches, et ont un besoin urgent d’eau, d’abris, de nourriture et d’accès aux soins essentiels. Mais dans le contexte de violences actuel où les activités médicales sont prises pour cible, il est extrêmement difficile de fournir une assistance humanitaire et médicale ». 

Malgré cette situation sécuritaire très volatile, les équipes de MSF ont distribué, ce dimanche 15 juin, des biens de première nécessité à quelque 250 familles de la ville de Bashika, située dans le district de Mossoul. Les équipes de MSF à Bashika et Tess-Kharab (située entre Erbil et Mossoul) mènent également des cliniques mobiles afin de fournir des soins médicaux aux populations déplacées.

Dans les prochains jours, MSF prévoit d’augmenter ses activités en Irak en mettant en place des cliniques mobiles dans la zone située entre Dohuk et Mossoul, où des milliers de personnes ont trouvé refuge. MSF s’apprête également à ouvrir une clinique à Kirkouk et à renforcer son équipe chirurgicale à Tikrit et Hawijah. Si la sécurité le permet, les équipes continueront de distribuer des biens de première nécessité aux personnes déplacées les plus vulnérables dans les zones d’intervention de MSF.

Depuis le mois d’avril, les équipes de MSF à Tikrit apportent une assistance aux personnes déplacées ayant fui Falloujah au cours des derniers mois. MSF a notamment fourni des articles de secours tels que des kits d’hygiène et des couvertures à 3 000 familles.
 

Malgré le conflit en cours en Irak, qui complique grandement le travail des organisations humanitaires dans le pays, MSF s’efforce de fournir une aide médicale au peuple irakien. Depuis 2006, MSF est présente en continue en Irak. Pour assurer son indépendance opérationnelle, MSF n’accepte de financements d’aucun gouvernement ou agence internationale pour ses programmes en Irak, et ne repose que sur les contributions de donateurs privés du monde entier pour mener ses activités. En Irak, MSF emploie actuellement plus de 300 personnes.

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