URGENCE GAZA

Gaza : les annonces sur le corridor maritime et la jetée temporaire ne sont qu’un écran de fumée

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Notre histoire

Médecins Sans Frontières - 1971 à aujourd’hui

Depuis près de cinquante ans, Médecins Sans Frontières apporte une assistance médicale à des populations dont la vie ou la santé est menacée, partout dans le monde. Nos équipes sont intervenues lors de nombreux événements - conflits armés, épidémies, ou catastrophes naturelles - qui ont pour certains marqué l’histoire contemporaine, et dont les principaux sont présentés ici.

L’histoire de Médecins Sans Frontières est riche de débats, de prises de parole publiques et de réflexions : ils font l’objet de deux sites dédiés. Le Centre de réflexion sur l'action et les savoirs humanitaires (Crash), structure abritée par la Fondation Médecins Sans Frontières, produit des analyses critiques sur les pratiques de terrain et le positionnement public de l’association. Le site Speaking Out met à disposition du public une collection d’études de cas qui explore les actions et les processus de prise de décision de l’organisation, au cours des crises humanitaires qui l’ont amenée à prendre la parole publiquement.

1971

1980

1985

1994

1995

1996

1999

2000

2003

2004

2005

2007

2011

2014

2015

2016

2017

2018

2020

1971

La création de Médecins Sans Frontières

Signature de la charte MSF, à Paris en présence des fondateurs : Dr. Marcel Delcourt, Dr. Max Récamier, Dr. Gérard Pigeon, Dr. Bernard Kouchner, Raymond Borel, Dr. Jean Cabrol, Vladan Radoman, Dr. Jean-Michel Wild, Dr. Pascal Grellety-Bosviel, Dr. Jacques Bérès, Gérard Illiouz, Philippe Bernier, Dr. Xavier Emmanuelli. ©D.R.

Le 21 décembre 1971, un groupe de médecins et journalistes français crée l'association Médecins Sans Frontières. Les uns ont été marqués par leur expérience au Biafra, vécue deux ans plus tôt avec la Croix Rouge française, les autres se situent dans la mouvance du journal médical Tonus qui lance un appel aux médecins pour porter secours aux victimes d'inondations au Pakistan oriental. Ils décident de créer une organisation médicale d’urgence libre de sa parole et ses actes.

La création de MSF

MSF en Thaïlande

1980

Cambodge : le droit de témoigner

En 1980, Médecins Sans Frontières réclame la distribution d’une aide massive au Cambodge, sous contrôle international, persuadée que le pays est en proie à une famine généralisée et que l’aide est détournée par le régime pro-vietnamien. Le 6 février 1980, une centaine de personnes se présentent à la frontière thaïlando-cambodgienne à la tête d’un convoi de nourriture. Sans surprise, ils sont refoulés par le régime en place. Si la Marche pour la survie du Cambodge n’a pas atteint ses objectifs opérationnels, elle a permis à MSF de mettre en action son « droit de témoigner », acquis après d’intenses débats internes, et d’alerter l’opinion publique grâce à une importante couverture médiatique.

Thaïlande. 1980. Des milliers de réfugiés cambodgiens fuyant le régime des Khmers rouges et l’occupation vietnamienne à la frontière thaïlandaise. ©Francis Charhon

Thaïlande.1980. Un an après y avoir envoyé 100 médecins et infirmiers pour venir en aide aux réfugiés cambodgiens fuyant le régime Khmer rouge, MSF organise la « Marche pour la survie » pour tenter (sans succès) d’apporter vivres, soins et médicaments aux rescapés encore au Cambodge. ©Patrice Cotteau

1985

Ethiopie : MSF accuse le gouvernement

En 1984, la famine ravage le Nord de l’Éthiopie. Médecins Sans Frontières tire la sonnette d’alarme et, pour la première fois de son histoire, envoie de façon massive de la nourriture, des médicaments, des tentes et des couvertures aux populations locales. Mais le gouvernement éthiopien détourne une partie de l’aide alimentaire vers le sud, où les populations sont transférées de force. Les équipes de MSF sont entravées dans leurs actions par des interdictions de tous ordres.


Fin octobre 1985, après avoir essuyé plusieurs refus d’autorisation pour l’ouverture d’un centre de nutrition thérapeutique destiné à 8 000 enfants, MSF dénonce publiquement cette interdiction et le détournement de l’aide par le gouvernement. La réaction des autorités est brutale : en décembre, MSF est expulsée d'Éthiopie. La famine n'est pas éteinte, les déplacements de populations continuent.

1994

Rwanda : MSF au cœur du génocide

Rwanda. Avril 1994.Un patient et son frère à l’hôpital MSF-CICR de Kigali. Malgré des discussions intenses avec les équipes de MSF, le colonel en charge de la zone n'a pas toléré la présence de cet accompagnant dans l'hôpital. Obligé de quitter les lieux, il se fait tuer 100 mètres plus loin. ©Xavier Lassalle

Le 6 avril 1994, l'avion du président du Rwanda est abattu à son arrivée à Kigali. Dans les jours qui suivent l'attentat, les premières tueries de Tutsis commencent. D'avril à juillet 1994, 500 000 à un million de personnes sont victimes d'une extermination systématique perpétrée par des miliciens encadrés par les Forces armées rwandaises (FAR), y compris un très grand nombre de Rwandais hutus, opposés aux tueries.


Des équipes MSF assistent au massacre de membres de leur personnel rwandais et de leurs patients. Médecins Sans Frontières alerte les autorités françaises et témoigne devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU, dans l'espoir de contribuer à déclencher une action rapide des États. En vain. Le 18 juin, MSF appelle alors à une intervention armée des Nations unies et déclare : « On n'arrête pas un génocide avec des médecins. » L’opération Turquoise de l’armée française commence le 22 juin 1994 avec l’autorisation de l’ONU.

On n’arrête pas un génocide avec des médecins.

Déclaration de Médecins Sans Frontières,
en juin 1994

MSF au Rwanda

Kigali. Du 13 avril 1994 jusqu’à la prise de la ville par le Front Patriotique Rwandais (FPR) au début du mois de juillet 1994, les équipes MSF se relaient pour faire fonctionner en collaboration avec le CICR un hôpital qui deviendra au fil des semaines un véritable refuge pour les patients rescapés des massacres. ©Xavier Lassalle

1995

Srebrenica : l’abandon

Dans les enclaves de Srebrenica, Zepa et Gorazde, les écoles, gymnases et foyers ont été transformés en centres d’accueil pour les déplacés. ©Hans Ullens

Enclave désarmée sous la protection théorique des Nations unies, Srebrenica est tombée aux mains des Serbes en 1995. ©René Caravielhe

En 1995, les dirigeants serbes décident d’en finir avec l’enclave bosniaque de Srebrenica. Les équipes de MSF sont présentes depuis plus de deux ans auprès des 40 000 personnes assiégées dans cette ville de Bosnie-Herzégovine. Elle est prise en étau, l’accès des convois alimentaire, du personnel humanitaire, ainsi que la relève des soldats de la Force de protection des Nations unies (FORPRONU) sont bloqués.


Le général Mladic lance son offensive le 6 juillet, en sachant que l’Occident ne réagira pas. Les frappes aériennes lancées par l'OTAN arrivent trop tard. La « zone de sécurité » de Srebrenica n'existe plus, sacrifiée par les Nations unies. L'abandon de Srebrenica s'est soldé par le massacre de plus de 7 000 personnes et la déportation de 40 000 autres. Parmi elles, des dizaines de blessés et de malades soignés par MSF, et 22 membres de notre personnel bosniaque.

Témoignage de Srebrenica

1996

Dans les camps de réfugiés rwandais au Zaïre

En juillet 1994, plus d’un million de réfugiés hutus arrivent à Goma au Zaïre. Ils fuient le Rwanda par peur des représailles de l’Armée patriotique rwandaise (APR), après la prise de pouvoir des Tutsis. Les conditions sanitaires et l’ampleur de cet exode imposent aux organisations humanitaires, dont Médecins Sans Frontières, une gestion sans précédent. Ces immenses camps de réfugiés servent aussi à reconstituer l’appareil politique et militaire des leaders hutus, qui lancent régulièrement des attaques sur les Tutsis du Rwanda


La situation dégénère à partir de 1996, lorsque les armées du Rwanda et du Burundi, ainsi que l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) attaquent les camps de réfugiés au Zaïre et traquent les Hutus. On considère que près de 200 000 civils meurent dans ce déchainement de violence que la communauté internationale refuse d’admettre. Médecins Sans Frontières, dès l’automne 1996, et pendant toute l’année 1997, dénonce publiquement les massacres et l’utilisation des organisations humanitaires comme appâts pour attirer les réfugiés et les éliminer.

1999

MSF reçoit le prix Nobel de la paix

Lors de la remise du Nobel à Oslo, James Orbinski, alors président du Conseil international de Médecins Sans Frontières, dénonce publiquement les exactions de l'armée russe en Tchétchénie et demande à Boris Eltsine d'arrêter ses bombardements meurtriers. Depuis le début des opérations dans ce pays, Moscou interdit à MSF de se rendre à Grozny, la capitale tchétchène.


L'argent reçu du Nobel, près de six millions de francs (900 000 euros), permettra de donner officiellement naissance à la Campagne d'accès aux médicaments essentiels (CAME) la même année. Cette instance est la riposte de MSF face à la pénurie de moyens thérapeutiques efficaces pour prendre en charge les patients affectés par des maladies tropicales et infectieuses, comptant pourtant parmi les premières causes de mortalité à l’échelle mondiale. La CAME se donne pour objectif de contribuer à la production de médicaments qui ne sont plus fabriqués, à les rendre accessibles, et à stimuler la recherche et le développement de traitements contre les maladies négligées.

2000

La bataille pour l’accès aux trithérapies

À partir de 1996, l’introduction progressive de la trithérapie dans le traitement du VIH/Sida permet aux patients de voir leur espérance de vie croître de façon significative. Les médicaments sont brevetés et le coût du traitement à l’époque est extrêmement élevé. Les régions du monde les plus touchées, et notamment l’Afrique sub-saharienne, sont maintenues à l’écart de cette révolution thérapeutique et ne bénéficient que de programmes de prévention et de soins palliatifs.


Médecins Sans Frontières s’associe à l’intense mobilisation politique et sociale de l’époque, qui aboutit à l’apparition des traitements sous forme générique, et à la baisse spectaculaire du prix des médicaments. En 2000, à l’hôpital de Surin en Thaïlande, Médecins Sans Frontières met ses premiers patients sous trithérapie. Dix ans plus tard, 160 000 personnes dans le monde reçoivent gratuitement des antirétroviraux génériques dans des projets soutenus par Médecins Sans Frontières.

2000

La couverture maladie universelle (CMU)

Active depuis 1987 en France où elle développe des activités de soin pour les plus précaires, MSF ouvre en 1996 un projet d’accueil social et de soutien juridique aux personnes étrangères vivant en France. Dès décembre 1998, Médecins Sans Frontières travaille sur l’élaboration de la loi sur la Couverture maladie universelle (CMU), qui entre en vigueur le 1er janvier 2000. Elle permet d'ouvrir sans délai des droits à une couverture sociale pour toute personne résidant en France et bénéficie rapidement à des millions de personnes.

2003

L’Initiative pour les médicaments contre les maladies négligées

En 2003, Médecins Sans Frontières s’associe à plusieurs organisations de recherches médicales dont l’Institut Pasteur, pour créer DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative), soit l’Initiative pour les médicaments contre les maladies négligées. Son travail porte en particulier sur des maladies graves répandues dans les pays tropicaux, et négligées par les laboratoires pharmaceutiques en raison de l'insolvabilité des populations concernées.


Cette organisation à but non lucratif permet de faire avancer la recherche et la création de solution pour traiter des maladies comme le paludisme, la leishmaniose ou encore la maladie du sommeil. Ces maladies négligées touchent environ un milliard de personnes dans le monde dont 500 millions d’enfants. Elles sont responsables du décès de plusieurs centaines de milliers de personnes chaque année.

2004

Darfour : une ampleur exceptionnelle

En 2003, le conflit qui oppose les forces gouvernementales soudanaises aux groupes rebelles du Darfour se transforme en guerre civile. Les villages sont bombardés par l’armée soudanaise, attaqués et pillés par les milices janjawid, alliées du gouvernement. Les affrontements font des milliers de morts et provoquent la fuite de plus d’un million de personnes dans ce territoire grand comme la France.


Médecins Sans Frontières intervient en urgence, dès la fin de l’année 2003, au Darfour et au Tchad frontalier pour porter assistance aux réfugiés et déplacés. Nos équipes fournissent ainsi des soins médicaux et nutritionnels dans des zones regroupant plus de 400 000 personnes, et distribuent près de 500 000 rations de survie aux enfants de moins de cinq ans en 2004. Cette intervention est la plus importante pour MSF depuis le Rwanda en 1994.

2005

Tsunami : l’arrêt des dons

Après le gigantesque tsunami qui s’abat en Asie du Sud-Est, les équipes de MSF sur place estiment, après évaluation, que les besoins médicaux sont limités. La catastrophe a fait énormément de morts et peu de blessés ; les structures sanitaires sont quasi intactes et prennent en charge les survivants. Médecins Sans Frontières décide alors de stopper son appel aux dons, créant la controverse.


Malgré cette annonce, l’élan extraordinaire de solidarité se poursuit et les sections de MSF reçoivent près de 110 millions d’euros. Avec l’accord de ses donateurs, l’association réaffecte les dons reçus à d’autres urgences et crises oubliées.

2005

Révolution nutritionnelle au Niger

En 2005, le Niger, est frappé par une crise nutritionnelle et alimentaire particulièrement sévère, qui mobilise l’attention médiatique et internationale. Lors de cette crise, les équipes de Médecins Sans Frontières utilisent pour la première fois à grande échelle des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi pour traiter la malnutrition aiguë sévère, avec des taux de guérison sans précédent. Les pâtes nutritives utilisées (Plumpy Nut® pour sa version la plus répandue), constituées d’huile, de lait, de sucre, de vitamines, de minéraux et de cacahuètes, se présentent sous forme de sachets individuels, et permettent à l’enfant de s’alimenter tout seul.


MSF se mobilise au niveau national et international pour que cette stratégie puisse durablement bénéficier aux enfants nigériens : en août, le Niger adopte un protocole national pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère au travers de l'utilisation d'aliments thérapeutiques préparés. Avec cette nouvelle stratégie, le traitement de la malnutrition aiguë sévère s’étend largement. En 2005, 69 627 enfants sont traités au Niger, dont 40 000 dans le cadre des programmes de MSF, un chiffre jamais atteint auparavant.


En 2007, Médecins Sans Frontières décide de généraliser ce système de traitement de la malnutrition aiguë sévère et de l’utiliser aussi de façon préventive dans des contextes de malnutrition régionale généralisée et de mortalité élevée. Cette année-là, Médecins Sans Frontières traite plus de 150 000 enfants dans 22 pays avec cette méthode.

2007

Procès Novartis : une victoire pour l'accès aux médicaments

Inde. 2007. Des centaines d’activistes indiens protestent à New Delhi contre l’action en justice du laboratoire Novartis. ©MSF

En 2006, l’entreprise pharmaceutique Novartis intente une action en justice contre le gouvernement indien qui refuse de breveter un médicament contre le cancer, le Glivec. L’Inde autorise en effet la production de médicaments génériques pour protéger le droit à la santé et l’accès aux médicaments. Commercialisé en Inde sous forme de générique, ce médicament coûte moins de 200 dollars contre 2600 dans les pays où Novartis a obtenu un brevet.


Médecins Sans Frontières lance en 2006 une campagne de mobilisation « Novartis – Drop the case », pour que le laboratoire abandonne son action en justice. Novartis perd son procès en 2007, puis l’appel de cette décision en 2009. La Cour suprême indienne confirme en 2013 l’interprétation de la loi sur les brevets. C’est une victoire majeure pour l’accès des patients à des médicaments abordables dans les pays en développement.

2011

Syrie : MSF entre en clandestin

En mars 2011, dans le contexte des Printemps arabes qui secouent le Maghreb et la péninsule arabique depuis plusieurs mois, la Syrie connaît des protestations populaires sans précédent. Le 18 mars, des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont lieu dans tout le pays, violemment réprimées par le régime de Bachar el-Assad. Sa volonté de terroriser la population le conduit à persécuter les manifestants blessés jusque dans les espaces de soin, et à mener des représailles contre les médecins qui tentent de les soigner. Des réseaux de médecins s'organisent en cachette, mais ils manquent de tout. N'ayant pas l'autorisation d'intervenir officiellement en Syrie, MSF entre dans la clandestinité et assure l'approvisionnement en médicaments avant d'ouvrir un hôpital dans le nord du pays.
C’est le début d’une des opérations les plus difficiles de Médecins Sans Frontières.

Syrie. 2013. Dans un poste médical avancé, un docteur MSF réalise un pansement sur un garçon sévèrement brûlé. ©Brigitte Breuillac / MSF

Syrie - Un hôpital clandestin

Syrie. 2012. Une infirmière syrienne traite un patient dans un hôpital de campagne situé dans le nord du pays. Le patient est un combattant de l’armée syrienne, fait prisonnier par l’opposition. ©MSF

2014

Ebola, MSF en première ligne

En décembre 2013, une épidémie d’Ebola frappe l’Afrique de l’Ouest. Médecins Sans Frontières intervient rapidement dans les pays les plus affectés, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, et met en place des centres de traitement d’Ebola. En janvier 2016, date de la fin de l’épidémie, on dénombre près de 29 000 cas d’Ebola et plus de 11 000 morts. C’est l’épidémie d’Ebola la plus meurtrière depuis la découverte du virus en 1976.


Au plus fort de l’épidémie, MSF emploie près de 4000 membres du personnel national et 325 membres du personnel international pour combattre l’épidémie dans les trois pays. Les équipes admettent plus de 10 000 patients. Malgré ce déploiement, et en l’absence de vaccin et de traitement contre le virus, cette opération est marquée par des taux de mortalité très élevés dans les centres gérés par MSF.

2015

Kunduz : l’armée américaine bombarde un hôpital MSF

Le 3 octobre 2015, à Kunduz en Afghanistan, l’hôpital de traumatologie de Médecins Sans Frontières est bombardé en pleine nuit par la coalition américaine, qui, en appui au gouvernement afghan, essaye à tout prix de reprendre la ville aux talibans. Cette attaque coûte la vie à 42 personnes, dont 24 patients, 4 accompagnateurs et 14 membres du personnel de MSF, auxquels s’ajoutent 37 blessés.


Dans son rapport publié le 29 avril 2016, l’armée américaine, reconnaît une succession d’« erreurs » sans endosser la responsabilité d’un « crime de guerre », et se contente de prononcer des sanctions disciplinaires à l’encontre de seize de ses militaires.

2015

Méditerranée : venir en aide aux migrants

Après la fermeture de la route des Balkans, la Méditerranée devient l’une des dernières possibilités pour les migrants d’atteindre l’Europe. L’opération de recherche et de sauvetage Mare Nostrum de la marine italienne prend fin en novembre 2014 à cause du manque de financement des gouvernements européens, et elle n’est pas remplacée.


Face au nombre de décès en mer (plus de 3 400 pour l’année 2014), Médecins Sans Frontières décide en avril 2015 de lancer une opération de recherche, de sauvetage et d’aide médicale en Méditerranée centrale, entre l’Afrique et l’Europe. En juin 2017, deux ans après le début de l’opération, MSF est venue en aide à plus de 67 000 personnes.

2016

Le Yémen, un an après le début de la guerre

Depuis l’intervention d’une coalition internationale menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis contre les rebelles houthis en mars 2015, le conflit au Yémen s’est étendu. Les bombardements menés par la coalition ont fait plus de 18 000 victimes civiles entre 2015 et 2020 et n’ont pas épargné les centres de santé, dont ceux soutenus par MSF.


Déjà défaillant avant ce conflit, le système de santé s’est effondré et la population a peu d’options pour se faire soigner – et faire face à des flambées épidémiques telles que le choléra, la diphtérie ou la Covid-19. Les restrictions dans les importations imposées par la coalition entraînent des problèmes d’accès – pénurie ou augmentation des prix – à des biens de première nécessité, notamment le carburant et les médicaments. Cinq ans après le début du conflit, le pays est toujours en proie à la violence et la population vit dans un dénuement extrême.

2017

L’exode des Rohingyas

Depuis les années 70, la minorité musulmane rohingya vivant dans le nord de l’Etat d’Arakan au Myanmar fuit vers le Bangladesh les persécutions, les discriminations et les vagues de violence dont elle fait l’objet. Le 25 août 2017 l’armée birmane, la police et des milices locales lancent une campagne de répression extrêmement brutale qui entraîne en quelques semaines l’exode de plus de 500 000 Rohingyas.


Présente depuis 25 ans dans l’Etat d’Arakan et déjà active dans les camps au Bangladesh, MSF renforce ses interventions d’urgence et prend alors en charge des centaines de patients souffrant de blessures liées à la violence. En décembre, MSF publie les résultats d’enquêtes épidémiologiques qui révèlent qu’entre le 25 août et le 24 septembre, 6 700 Rohingyas ont été tués, dont 730 enfants de moins de cinq ans.


Près d'un million de Rohingyas vit aujourd’hui dans les camps surpeuplés de Cox's Bazar dans des conditions précaires et sans perspective.

Quelle est la situation des Rohingyas au Bangladesh ?

2018

La Marche du retour à Gaza

Chaque année, la « Marche du retour » commémore la Nakba, l’exode palestinien de 1948. En 2018, année du 70ème anniversaire de cet événement, près de la barrière de sécurité séparant Gaza d’Israël, des centaines de manifestants palestiniens sont tués par l’armée israélienne et près de 7 000 personnes sont blessées, principalement aux jambes. Médecins Sans Frontières, présente dans la bande de Gaza depuis 2000, renforce alors ses actions et prend en charge plus de 3000 blessés en quelques mois. Malgré les efforts des acteurs de santé sur place, la gravité des blessures, combinée à l’absence de traitement adéquat au sein d’un système de santé fragilisé par des années de blocus, entraîne une véritable hécatombe sanitaire et sociale, une grande partie des blessés risquant l’infection, l’amputation, et le handicap à vie.

2020

Massacre dans la maternité MSF de Dasht-e-Barchi à Kaboul

Le 12 mai 2020, la maternité du quartier de Dasht-e-Barchi à Kaboul ouverte par MSF en 2014 en collaboration avec le ministère de la Santé est attaquée. Les assaillants assassinent dans leurs lits, chambre après chambre, 16 mères en couche dont cinq étaient sur le point de mettre leur bébé au monde. Plusieurs autres personnes sont également tuées, dont une sage-femme employée par MSF et deux enfants de 7 et 8 ans.


Non revendiqué, ce massacre a selon toute vraisemblance été commis par des membres affiliés à l’Etat islamique, et s’inscrit dans une suite d’attaques contre la minorité chiite Hazara, contre les civils et contre les organisations humanitaires en Afghanistan. Face à cette intolérable violence, MSF décide de ne pas rouvrir la maternité et de cesser ses activités à Dasht-e-Barshi. En 2019, près de 16 000 femmes y avaient donné la vie.

« Ils sont venus pour tuer des mères »