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Bangladesh : le méga-camp de réfugiés rohingyas continue de s'agrandir

Des patients attendent dans une clinique MSF du camp de Kutupalong-Balukhal. Bangladesh. 2018.
Des patients attendent dans une clinique MSF du camp de Kutupalong-Balukhal. © MSF

Le site de Kutupalong-Balukhali au Bangladesh, qui accueille les réfugiés rohingyas, est l'un des plus densément peuplé au monde. Ils sont près de 693 000 à avoir fui le Myanmar depuis le 25 août 2017, pour échapper aux violences et aux persécutions.

Composé de nombreux camps, ce site continue de s'agrandir, à la fois pour permettre aux Rohingyas déjà présents de quitter des zones surpeuplées et pour accueillir de nouveaux réfugiés. Plus de 5 000 personnes sont arrivées depuis le début de l'année. 

Une jeune fille se dirige vers une pompe à eau dans le camp de Kutupalong-Balukhali.
 © MSF
Une jeune fille se dirige vers une pompe à eau dans le camp de Kutupalong-Balukhali. © MSF

Le Camp 17 de Kutupalong-Balukhali ressemble aux autres camps du site, composés d'abris faits de bambous et de bâches et délimités par des fanions de couleurs. C'est une des zones récemment créées sur le site pour accueillir les réfugiés Rohingyas et elle n'est pas encore habitée.

Le site de Kutupalong-Balukhali continue de s'étendre avec ce nouveau terrain d’une cinquantaine d’hectares. Il s’étend non pas de jour en jour, mais d’heure en heure. Les bulldozers sont à l’œuvre jour et nuit ; les ouvriers creusent avec des pelles et des bêches.

« C’est une tâche immense, qui malheureusement ne suffira pas, note Francesco Segoni, coordinateur d’urgence chez Médecins Sans Frontières (MSF). Il n’y a tout simplement pas assez de terrain disponible, le camp est surpeuplé. »

Une vue du camp de réfugiés de Kutupalong-Balukhali. 
 © MSF
Une vue du camp de réfugiés de Kutupalong-Balukhali.  © MSF

« Là où les réfugiés ont déjà été réinstallés, les conditions sanitaires et d’hygiène sont en-deçà des normes minimales. Quand il pleuvra, il faudra non seulement s’attendre à des inondations et à des glissements de terrain, mais aussi à une augmentation exponentielle du risque d’épidémies. Les latrines seront sous l’eau, la contamination des nappes phréatiques sera inévitable. Nous nous préparons au pire », poursuit-il.

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 15 % du camp pourrait être inondé et environ 200 000 personnes sont ainsi menacées. Bien que les autorités prévoient d’allouer 275 hectares supplémentaires ultérieurement, mais sans que l’on sache quand, cela reste bien en deçà de ce qui serait nécessaire. Le HCR estime qu’il faut environ 4 hectares pour 10 000 personnes.

MSF a augmenté sa capacité d’intervention pour faire face aux urgences médicales et aux besoins médicaux courants dans le camp. Un nouvel hôpital de 100 lits, équipé d’une unité d’isolement a été construit en bordure du Camp 17 et ouvert le mois dernier, venant s’ajouter à quatre hôpitaux, trois centres de soins de santé primaire et dix postes de santé MSF. Avant cela, MSF avait ouvert en février un hôpital de 74 lits à Goyalmara et une nouvelle maternité avait été inaugurée dans la structure de Kutupalong, début avril.

Enfin, dans le cadre de son plan de réponse aux urgences, MSF accroît la capacité de l'hôpital de Rubber Garden, qui est actuellement de 30 lits pour les patients atteints de diphtérie, afin d’avoir 100 lits pour les patients souffrant de diarrhée aqueuse aigue.

Par ailleurs, il y a toujours un besoin urgent d’alimenter en eau les réfugiés déjà installés et ceux qui viennent d’arriver, en particulier dans les nouvelles zones d’extension.

« Fournir de l’eau potable est une priorité absolue dans le camp, c’est une activité tout aussi vitale que notre travail médical, explique Francesco Segoni. Nous faisons une course contre la montre pour atteindre les nouvelles zones et suivre la situation en évolution constante. »

Arafat Hosen (à gauche), superviseur du réseau de distribution d’eau chez MSF, et Thibault Chazal, logisticien MSF, conduisent l'installation d'une pompe à eau submersible dans un puit profond.
 © MSF
Arafat Hosen (à gauche), superviseur du réseau de distribution d’eau chez MSF, et Thibault Chazal, logisticien MSF, conduisent l'installation d'une pompe à eau submersible dans un puit profond. © MSF

MSF a installé des centaines de puits équipés de pompes manuelles et foré 25 puits profonds équipés d’une pompe électrique submersible.

Par une journée étouffante de fin avril, Arafat Hosen, 25 ans, superviseur du réseau de distribution d’eau chez MSF, a installé dans le Camp 17 une pompe submersible dans un puits de plus de 35 mètres de profondeur. Cet habitant de Cox’s Bazar est venu depuis le nouvel hôpital MSF avec une équipe de 12 volontaires qui portent un générateur pour l’installation.

Une averse annonciatrice de la saison des pluies est tombée pendant que l’équipe installait la pompe destinée à alimenter en eau les réfugiés qui viendront habiter le Camp 17. Normalement, chaque puit profond doit assurer l’alimentation en eau de 4 000 personnes, à raison de cinq litres par personne et par jour. 

« On a réussi à installer la pompe, dit Hosen, mais il y a encore beaucoup de choses à faire, comme installer un réseau et il faut aussi des pompes pour d’autres forages. »

Une formatrice locale explique à une ancienne patiente MSF comment utiliser et entretenir un filtre à eau. Ces filtres sont distribués gratuitement par MSF dans le camp de Kutupalong-Balukhali.
 © MSF
Une formatrice locale explique à une ancienne patiente MSF comment utiliser et entretenir un filtre à eau. Ces filtres sont distribués gratuitement par MSF dans le camp de Kutupalong-Balukhali. © MSF

Outre le forage de puits profonds et l’installation de pompes, MSF distribue des filtres à eau pour équiper le domicile des patients les plus vulnérables, comme les mères d’enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Plus de 600 filtres ont été distribués jusqu’ici et des milliers d’autres doivent l’être.

 « Nous formons les gens sur place pour qu’ils puissent apprendre aux bénéficiaires comment utiliser et entretenir les filtres. Nous ferons ensuite un suivi au bout d’une semaine, d’un mois et de trois mois, explique Halal Uddine, le superviseur MSF en charge des filtres à eau, qui est originaire de la communauté locale et vit près du camp. Jusqu’ici les gens sont très contents. Ces filtres sont utilisés par les familles et souvent partagés avec les voisins. C’est important vu qu’il n’y a pas assez d’eau propre. »

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