Tayeba Begum, réfugiée rohingya mère de jumelles souhaite pouvoir retourner au Myanmar si sa sécurité et celle de ses enfants sont garanties.
© Saikat Mojumder/MSF
Opération

Bangladesh : assistance aux réfugiés rohingyas

21 février 2018

Médecins Sans Frontières apporte une assistance aux réfugiés rohingyas au Bangladesh. 

Les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent dans le camp de réfugiés de Kutupalong-Balukhali, dans le district de Cox’s Bazar, une région frontalière du Myanmar, dans le sud-est du Bangladesh.

Plus de 860 000  Rohingyas vivent dans les camps surpeuplés de Cox's Bazar, sur une superficie de seulement 26km². Les conditions de vie dans les camps et les maladies rendent le quotidien des réfugiés extrêmement difficile : entre août 2017 et juin 2019, les équipes MSF ont réalisé plus de 1,3 million de consultations médicales.

Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?

Le 25 août 2017, dans l’État de Rakhine au sud-ouest du Myanmar, la communauté rohingya subit une nouvelle vague de violences. Suite à des attaques commises par l’Armée du salut des Rohingyas d’Arakan, l’armée birmane, la police et des milices locales ont lancé des opérations contre cette minorité de confession musulmane. 

Depuis, plus de 700 000 Rohingyas ont fui le Myanmar pour se réfugier au Bangladesh, dans le district de Cox’s Bazar. Des enquêtes épidémiologiques menées par MSF dans quelques camps de réfugiés au Bangladesh permettent d’estimer qu'au moins 6 700 Rohingyas, dont 730 enfants, ont été tués lors de ces attaques, dans le mois suivant le 25 août. Depuis février 2018, des Rohingyas continuent à franchir la frontière pour se réfugier au Bangladesh. 

Dans les camps de réfugiés la situation sanitaire est fragile et les conditions de vie sont difficiles, étant donnée la densité de population installée sur des collines tout juste défrichées, et le risque de contamination de l’eau élevé du fait de la proximité des points d’eau et des latrines.

Notre intervention

Médecins Sans Frontières apporte une assistance aux réfugiés rohingyas au Bangladesh, dans les camps du district de Cox’s Bazar.

Les équipes de Médecins Sans Frontières offrent des soins de santé primaire, avec des consultations médicales, et secondaire avec des hospitalisations, pour soigner les principales maladies qui touchent les réfugiés : maladies diarrhéiques ou infections respiratoires, qui sont directement liées aux conditions de vie des réfugiés.  

Les victimes de violences sexuelles sont également prises en charge et écoutées. En effet, les femmes rohingyas sont particulièrement confrontées à la violence domestique, l’exploitation, ainsi qu’aux violences sexistes et sexuelles. 

Des services de santé mentale et psychiatrique sont également mis à disposition des communautés rohingyas. Beaucoup de réfugiés sont en effet victimes d’insomnies, d’anxiété, mais aussi de stress post-traumatique et de dépression.  

Les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent dans trois hôpitaux, quatre centres de santé primaire, deux postes de santé et un centre d’intervention en cas d’épidémie. Elles ont notamment dû faire face à plusieurs épidémies cette année : diphtérie, rougeole et varicelle, qui reflétaient le manque d’accès des Rohingyas à la vaccination de routine et aux soins de base.

A cela s’ajoutent l’amélioration des services de distribution et d’assainissement de l’eau, la réhabilitation d’anciennes latrines et l’installation de nouvelles, plus durables, la construction de douches et la distribution de filtres à eau. 

Par ailleurs, les équipes MSF fournissent aussi des traitements pour les maladies non transmissibles, comme le diabète et l’hypertension.

Enfin, des cas de Covid-19 ont été confirmés dès mai 2020 dans les camps de Kutupalong, la surpopulation et le manque d'accès à l'eau et au savon exposant les réfugiés rohingyas à un risque élevé de propagation du virus. Face au risque épidémique, MSF a dû adapter ses activités. Les équipes ont ainsi mis en place des salles d’isolement dans toutes leurs structures médicales à Cox’s Bazar et dédié deux de leurs centres de santé au traitement du coronavirus. Elles ont également dispensé de nombreuses séances de promotion de la santé, pour sensibiliser les communautés aux mesures de contrôle et de prévention des infections.