Gaza : retour sur une catastrophe humaine

En 22 jours l'offensive militaire israélienne "Plomb durci"  lancée le 27 décembre 2008 sur la bande de Gaza  fait 1 300 morts (900 civils dont 300 enfants) et environ 5 300 blessés palestiniens. En raison du caractère jugé disproportionné de la ri
<p style="text-align: justify;">En 22 jours, l'offensive militaire israélienne "Plomb durci" - lancée le 27 décembre 2008 sur la bande de Gaza - fait 1 300 morts (900 civils dont 300 enfants) et environ 5 300 blessés palestiniens. En raison du caractère jugé disproportionné de la riposte israélienne, ainsi que du nombre de victimes civiles, cette guerre suscite une large réprobation dans l'opinion internationale.</p> <p style="text-align: justify;">© Mustafa Hassona</p>

En 22 jours, l'offensive militaire israélienne "Plomb durci" - lancée le 27 décembre 2008 sur la bande de Gaza - fait 1 300 morts (900 civils dont 300 enfants) et environ 5 300 blessés palestiniens. En raison du caractère jugé disproportionné de la riposte israélienne, ainsi que du nombre de victimes civiles, cette guerre suscite une large réprobation dans l'opinion internationale.

© Mustafa Hassona

Les hôpitaux de la bande de Gaza, sont submergés par l'afflux de blessés. Les morgues sont pleines, les corps sont déposés dans d'autres salles. Les unités de soins intensifs, les urgences et les blocs opératoires sont débordés. Le personnel manque, ceux qui ont pu rejoindre les hôpitaux sont épuisés, mais font néanmoins face à la situation. Dans l'urgence, beaucoup d'amputations sont effectuées.

© Mustafa Hassona

La population civile de la bande de Gaza (soit 1,5 million de personnes, dont 50% d'enfants) est prise au piège, dans l'impossibilité de fuir cette zone, la plus densément peuplée du monde. Personne ne s'attendait à un tel déferlement de violence indiscriminée. « Certains ont perdu un proche, leur maison, ou  préparé leurs enfants à la mort... » raconte Elina Pelekanou, psychologue MSF. Tous ont souffert, connu le stress, l'angoisse, la terreur permanente et sont encore traumatisés aujourd'hui.

© Bruno Stevens /Cosmos

Du fait de la violence du conflit et de l'insécurité, l'espace humanitaire n'est pas respecté et les acteurs de l'aide se trouvent parfois dans l'impossibilité de porter secours. Des hôpitaux, des ambulances, des convois d'ONG sont même la cible de tirs et/ou de bombardements.Ci-dessus : Une ambulance bombardée

© MSF

Bombardements aériens et navals, chars, incursion terrestre : les dégâts matériels, toujours visibles, témoignent de la violence de l'offensive israélienne. Peu ou pas d'accalmies pendant les 22 jours de la guerre. « Une terrible catastrophe humaine se joue sous nos yeux et le pire est que des humanitaires sont là, mais qu'ils ne peuvent rien faire » témoignait alors Jessica Pourraz, responsable des programmes MSF dans la bande de Gaza.

© Bruno Stevens /Cosmos

Ceux dont la maison a été détruite vivent désormais dans les ruines ou sous des tentes. « Ils ont tout perdu : leur toit, leur intimité, leur dignité, leur statut social. » explique Elina Pelekanou, psychologue MSF. Or l'embargo qui pèse depuis 2006 sur la bande de Gaza interdit toute entrée de matériel et d'équipements de reconstruction.

© Bruno Stevens/ Cosmos

Ce blocus limite aussi l'approvisionnement alimentaire, humanitaire et médical. Nourriture, carburant, électricité, eau potable, médicaments et matériel médical : tout manque. Fermeture, isolement et restrictions ont aggravé une situation déjà très détériorée. Les conséquences se font sentir sur l'accès aux soins et l'état de santé général de la population : 85% de la population dépend totalement de l'aide humanitaire. La guerre de janvier dernier a parachevé ce qui était déjà un marasme économique et social.

Pendant la guerre, les équipes MSF présentes (3 expatriés et 60 Palestiniens) ont effectué des donations régulières de médicaments et de matériel médical aux hôpitaux et aux sites de regroupement de déplacés de la bande de Gaza. Des médecins et infirmiers MSF palestiniens, équipés de kits d'urgence, ont soigné 275 de leurs voisins, blessés et/ou malades qui ne pouvaient rejoindre les structures de santé.

© Mustafa Hassona

Juste après le cessez-le-feu, une équipe chirurgicale d'urgence et 21 tonnes de matériel (dont deux tentes hospitalières gonflables) rentrent enfin dans la ville de Gaza. Deux blocs opératoires sont installés sous les tentes. En six mois, 303 interventions chirurgicales spécialisées (retraits de fixateurs externes, greffes de peau, débridements de plaies, relâchements de contractures pour les brûlés) et environ 1 300 consultations ont été effectuées.

© Bruno Stevens/Cosmos

Pendant la guerre, notre dispensaire de soins post-opératoires et de kinésithérapie de la ville de Gaza accueillait et soignait entre 20 et 50 patients, chaque jour. De janvier à juin 2009, MSF a dispensé ce type de soins à 757 patients, soit dans l'un de ses trois dispensaires ou via l'une de ses sept équipes mobiles. Chaque semaine, 600 pansements et environ 950 séances de rééducation sont ainsi réalisés.

© Isabelle Merny / MSF

Les soins psychologiques ont également été renforcés. Depuis la fin de la guerre, 393 patients ont été pris en charge et 5 831 consultations ont été données par nos psychologues. Pour faire face à la situation post-guerre, palier les manques et répondre au mieux aux besoins, MSF a adapté le volume de ses activités, doublé le nombre de ses ressources humaines, et étendu son périmètre d'action à toute la bande de Gaza.

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En 22 jours, l'offensive militaire israélienne "Plomb durci" - lancée le 27 décembre 2008 sur la bande de Gaza - fait 1 300 morts (900 civils dont 300 enfants) et environ 5 300 blessés palestiniens. En raison du caractère jugé disproportionné de la riposte israélienne, ainsi que du nombre de victimes civiles, cette guerre suscite une large réprobation dans l'opinion internationale.

© Mustafa Hassona

Les hôpitaux de la bande de Gaza, sont submergés par l'afflux de blessés. Les morgues sont pleines, les corps sont déposés dans d'autres salles. Les unités de soins intensifs, les urgences et les blocs opératoires sont débordés. Le personnel manque, ceux qui ont pu rejoindre les hôpitaux sont épuisés, mais font néanmoins face à la situation. Dans l'urgence, beaucoup d'amputations sont effectuées.

© Mustafa Hassona

La population civile de la bande de Gaza (soit 1,5 million de personnes, dont 50% d'enfants) est prise au piège, dans l'impossibilité de fuir cette zone, la plus densément peuplée du monde. Personne ne s'attendait à un tel déferlement de violence indiscriminée. « Certains ont perdu un proche, leur maison, ou  préparé leurs enfants à la mort... » raconte Elina Pelekanou, psychologue MSF. Tous ont souffert, connu le stress, l'angoisse, la terreur permanente et sont encore traumatisés aujourd'hui.

© Bruno Stevens /Cosmos

Du fait de la violence du conflit et de l'insécurité, l'espace humanitaire n'est pas respecté et les acteurs de l'aide se trouvent parfois dans l'impossibilité de porter secours. Des hôpitaux, des ambulances, des convois d'ONG sont même la cible de tirs et/ou de bombardements.Ci-dessus : Une ambulance bombardée

© MSF

Bombardements aériens et navals, chars, incursion terrestre : les dégâts matériels, toujours visibles, témoignent de la violence de l'offensive israélienne. Peu ou pas d'accalmies pendant les 22 jours de la guerre. « Une terrible catastrophe humaine se joue sous nos yeux et le pire est que des humanitaires sont là, mais qu'ils ne peuvent rien faire » témoignait alors Jessica Pourraz, responsable des programmes MSF dans la bande de Gaza.

© Bruno Stevens /Cosmos

Ceux dont la maison a été détruite vivent désormais dans les ruines ou sous des tentes. « Ils ont tout perdu : leur toit, leur intimité, leur dignité, leur statut social. » explique Elina Pelekanou, psychologue MSF. Or l'embargo qui pèse depuis 2006 sur la bande de Gaza interdit toute entrée de matériel et d'équipements de reconstruction.

© Bruno Stevens/ Cosmos

Ce blocus limite aussi l'approvisionnement alimentaire, humanitaire et médical. Nourriture, carburant, électricité, eau potable, médicaments et matériel médical : tout manque. Fermeture, isolement et restrictions ont aggravé une situation déjà très détériorée. Les conséquences se font sentir sur l'accès aux soins et l'état de santé général de la population : 85% de la population dépend totalement de l'aide humanitaire. La guerre de janvier dernier a parachevé ce qui était déjà un marasme économique et social.

Pendant la guerre, les équipes MSF présentes (3 expatriés et 60 Palestiniens) ont effectué des donations régulières de médicaments et de matériel médical aux hôpitaux et aux sites de regroupement de déplacés de la bande de Gaza. Des médecins et infirmiers MSF palestiniens, équipés de kits d'urgence, ont soigné 275 de leurs voisins, blessés et/ou malades qui ne pouvaient rejoindre les structures de santé.

© Mustafa Hassona

Juste après le cessez-le-feu, une équipe chirurgicale d'urgence et 21 tonnes de matériel (dont deux tentes hospitalières gonflables) rentrent enfin dans la ville de Gaza. Deux blocs opératoires sont installés sous les tentes. En six mois, 303 interventions chirurgicales spécialisées (retraits de fixateurs externes, greffes de peau, débridements de plaies, relâchements de contractures pour les brûlés) et environ 1 300 consultations ont été effectuées.

© Bruno Stevens/Cosmos

Pendant la guerre, notre dispensaire de soins post-opératoires et de kinésithérapie de la ville de Gaza accueillait et soignait entre 20 et 50 patients, chaque jour. De janvier à juin 2009, MSF a dispensé ce type de soins à 757 patients, soit dans l'un de ses trois dispensaires ou via l'une de ses sept équipes mobiles. Chaque semaine, 600 pansements et environ 950 séances de rééducation sont ainsi réalisés.

© Isabelle Merny / MSF

Les soins psychologiques ont également été renforcés. Depuis la fin de la guerre, 393 patients ont été pris en charge et 5 831 consultations ont été données par nos psychologues. Pour faire face à la situation post-guerre, palier les manques et répondre au mieux aux besoins, MSF a adapté le volume de ses activités, doublé le nombre de ses ressources humaines, et étendu son périmètre d'action à toute la bande de Gaza.

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