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"Syrie : Levons le blocus humanitaire" - Tribune des docteurs Jean-Hervé Bradol et Mego Terzian

Les équipes MSF traitent un blessé syrien dans le nord de la Syrie.
Les équipes MSF traitent un blessé syrien dans le nord de la Syrie. © MSF//Nicole Tung

Les Docteurs Jean-Hervé Bradol (coordinateur de projet Médecins Sans Frontières en Syrie) et Mego Terzian (président de Médecins Sans Frontières) ont publié une tribune concernant la Syrie dans le Monde, le 17 septembre.

L'attaque à l'arme chimique dans la banlieue est de Damas (la Ghouta) a enclenché d'intenses négociations. Pendant ce temps, la population de cette région continue d'être victime de bombardements et d'un blocus sur les produits nécessaires à sa survie. Et l'aide humanitaire ne figure toujours pas à l'ordre du jour des négociations.

Le contraste est saisissant entre l'activité diplomatique de ces derniers jours sur la crise syrienne et l'absence d'initiatives visant à améliorer l'aide à la population dans son ensemble. L'usage d'armes de destruction massive en Syrie marque certes le franchissement d'un palier dans l'horreur dénoncée par l'ensemble des acteurs internationaux, quels que soient leurs préférences politiques. Mais la mort de dizaines de milliers de non-combattants et la privation d'aide humanitaire, notamment médicale, pour des millions de personnes n'ont quant à elles suscité aucune réaction significative.

Depuis deux ans, l'essentiel de l'aide humanitaire internationale, celle des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), transite par Damas et est distribuée selon le bon vouloir du régime. Or celui-ci interdit l'acheminement de toute assistance médicale en zones rebelles soumises à des bombardements intensifs ciblant spécifiquement les établissements de santé et tous ceux, du boulanger au médecin, qui tentent d'apporter une aide à la population.

ATTÉNUER LES CONSÉQUENCES DES GUERRES

Il y a quelques jours, l'hôpital de campagne d'el-Bab, dans le nord de la Syrie était frappé par l'aviation syrienne, entraînant la mort de neuf patients et deux membres du personnel soignant.

Certaines composantes de l'opposition armée ont également développé des pratiques criminelles à l'encontre des populations, des acteurs de l'aide, des journalistes et des prisonniers de guerre. Bien que désavouées par la plupart des opposants, ces violences perdurent, entravant la distribution de l'aide humanitaire dans les régions où elle fait déjà cruellement défaut.

Les groupes armés de l'opposition doivent s'engager collectivement à mieux assurer la sécurité des non-combattants, des journalistes et des acteurs de secours. Enfin, en dépit de la générosité des pays voisins accueillant plus de deux millions de réfugiés, les conditions de vie de ces derniers sont marquées par les difficultés à franchir les frontières, l'insécurité et la misère.

Le rôle d'une organisation humanitaire comme Médecins sans frontières, n'est pas de se prononcer sur l'opportunité du recours à la force pour "punir" les auteurs de massacres à l'arme chimique ou hâter la fin du conflit. Notre but est d'atténuer autant que possible les conséquences des guerres, nous ne pouvons à ce titre en justifier de nouvelles.

Aussi appelons-nous les Etats et les organisations internationales à considérer l'aide humanitaire à la population syrienne comme une priorité. Cet engagement doit se traduire en premier lieu par la levée du blocus humanitaire et médical qui frappe la population syrienne vivant en zone rebelle, à commencer par les habitants de la banlieue est de Damas victimes récemment d'une attaque à l'arme chimique et qui restent à ce jour exposés aux bombardements ainsi qu'aux privations de soins et de nourriture.

Tous les efforts diplomatiques doivent être entrepris pour que le CICR, les agences de l'ONU et les ONG puissent acheminer, depuis Damas ou les pays voisins, une aide d'urgence aux populations syriennes. Plus généralement, les alliés de Damas comme de l'opposition doivent faire pression sur leurs partenaires pour qu'ils garantissent au mieux la sécurité des non combattants, des journalistes et du personnel de secours.

Par Dr. Jean-Hervé Bradol (Coordinateur de projet Médecins sans frontières en Syrie) et Dr. Mego Terzian (président de Médecins sans frontières)

Avec l'aimable autorisation du Monde. (Lire la tribune sur LeMonde.fr)

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