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Syrie : un grand nombre de blessés, femmes et enfants inclus, dans Ghouta Est et Homs à nouveau bombardés

Syrie (archive).
Syrie (archive). © MSF

Depuis novembre, les zones assiégées situées près de Damas et de Homs sont à nouveau frappées par des attaques provoquant un grand nombre de morts et de blessés. Plusieurs bombardements aériens ont frappé la zone de Ghouta Est ce vendredi encore, et le personnel médical signale un grand nombre de blessés, femmes et enfants inclus.

Depuis le 17 novembre, des structures de santé soutenues par MSF dans l’Est-Ghouta (zone de villes assiégées près de Damas) et à Al Waer (communauté assiégée située près d’Homs) ont signalé un très grand nombre de morts et de blessés de guerre. Les hôpitaux de Ghouta Est ont rapporté avoir pris en charge 261 blessés et 30 morts, tandis que l'hôpital d'Al Waer a accueilli 100 blessés et 13 morts au cours d’une seule journée intense de bombardements et de pilonnage. Un personnel paramédical a été sévèrement touché par un raid aérien, un anesthésiste blessé par un tir de sniper à Zabadani. Trois ambulances ont été détruites et un hôpital soutenu par MSF dans Ghouta Est endommagé lorsqu’une bombe est tombée sur le bâtiment voisin ; l’unité de soins intensifs est désormais hors service.

« Hier encore, deux écoles de Ghouta Est ont été frappées par des attaques aériennes au moment où les étudiants s’apprêtaient à quitter l’établissement », précise Anja Wolz, responsable médical pour MSF en Syrie. « Tous les blessés sauf un étaient des femmes et des enfants ; 16 ont été pris en charge dans un centre de santé soutenu par MSF, les autres ont été transférés en ambulance vers d’autres structures de la région. Dimanche dernier, à Al Waer, des secouristes qui tentaient d’extraire de sous les ruines des victimes d’un bombardement, se sont eux-mêmes retrouvés sous le feu de tirs de mortiers, et neuf d’entre eux ont été blessés. »

Le personnel de santé soutenu par MSF rapporte que beaucoup de résidents vivent dans des sous-sols pour se protéger des bombardements qui touchent les quartiers résidentiels. Les ambulances évitent de se regrouper dans un même dépôt afin qu’elles ne soient pas toutes détruites au cours d’une seule frappe. Enfin, parce que le personnel est en permanence nécessaire dans la salle d'urgence et les services de chirurgie, certains hôpitaux ont dû mettre un terme à leurs activités médicales régulières.

MSF gère six structures médicales dans le nord de la Syrie, soutient plus de 70 centres de santé et hôpitaux à travers le pays et effectue des donations médicales d’urgence ponctuelles à un réseau de près de 80 structures médicales supplémentaires. Dans les structures soutenues par MSF, il n'y a pas de personnel de l’organisation.

Les stocks d’équipements médicaux s’épuisent dans certains hôpitaux. MSF a répondu à trois demandes urgentes en fluides de réhydratation, antibiotiques et anesthésiants, et se prépare à répondre à 19 autres demandes de réapprovisionnement des hôpitaux de Ghouta Est.

TEMOIGNAGE

« Nous devrions peut-être vivre dans des souterrains pour survivre »

En pleine intensification du conflit et afflux massif de victimes dans la zone de Ghouta Est près de Damas, MSF a recueilli quelques mots d’un médecin généraliste au sein d’une clinique de fortune de la zone ce vendredi 25 novembre :

« Ces dernières trois semaines, nous avons fait face à de nouvelles vagues de frappes aériennes et terrestres qui ont atteint des zones résidentielles, des écoles en particulier. Quelques centres médicaux sont encore en état de fonctionner mais nous pouvons à peine faire face à cette nouvelle vague de violence. Les réseaux médicaux ont été frappés comme d’habitude – chose à laquelle nous nous sommes habitués – mais maintenant, les écoles sont également touchées et cela a rendu cette période très difficile.

Notre centre médical a un rôle clé dans la zone. La plupart de nos services sont encore fonctionnels et accessibles aux patients. Nous pouvons effectuer des opérations chirurgicales générales et spécialisées, nous avons un département de radiologie, un laboratoire, des ambulances et du personnel qui travaille encore. Donc quand il y a des frappes, de nombreux patients viennent jusqu’à nous. La plupart des blessures que nous avons vues dernièrement ont nécessité des opérations chirurgicales compliquées, ce qui signifie, malheureusement, que l’on a dû procéder à des amputations. En plus de cela, de nombreuses blessures touchaient aux nerfs des victimes. Un médecin spécialisé est venu pour travailler sur ces cas urgents.

La plupart des blessés que nous avons reçus ces dernières semaines étaient des enfants. Suite aux frappes, nous avons vu beaucoup de morts, certaines familles ont été décimées. Il y a eu un cas récent où une famille entière, excepté le père, a été anéantie. Dans une autre famille,  le mari a survécu à une frappe aérienne, mais sa femme et sa belle-mère sont toujours aux soins intensifs et sa fille est décédée. Maintenant, au moment où je vous parle, on m’annonce encore plus de morts et de blessés en chemin….

A l’heure actuelle, au cours d’une journée moyennement calme, nous réalisons au moins 5 ou 6 opérations chirurgicales.

Je pense que si cette situation continue, la meilleure solution est peut-être que la communauté entière se mette à l’abri dans des souterrains pour survivre. »

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