Soudan du Sud : un dispensaire transformé en hôpital

Campagne de vaccination contre la rougeole pour les déplacés Aweil Soudan du Sud janvier 2015
Campagne de vaccination contre la rougeole pour les déplacés, Aweil, Soudan du Sud, janvier 2015 © Karin Ekholm/MSF

Old Fangak est une ville située dans le comté de Fangak, au nord de l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud. Fin 2014, l’accroissement des affrontements dans la zone a conduit à de nouveaux déplacements de populations et à des afflux de blessés. Depuis décembre 2014, MSF soutient le centre de santé d’Old Fangak.

Depuis son indépendance, en juillet 2011, la jeune nation du Soudan du Sud reste marquée par les tensions ethniques et par plus de 20 ans de guerre civile avec son voisin du Nord. En 2013, les tensions se sont accrues entre le Président Salva Kiir, toujours en fonction, et son Vice-Président Riek Machar, qui a finalement été démis de ses fonctions durant l’été 2013. Mi-décembre 2013, le pays est entré dans une phase de conflit ouvert avec des combats et des exactions à Juba qui se sont rapidement étendus aux Etats de Jonglei, du Haut-Nil et d’Unité. Ces combats ont entrainé la mort de milliers de personnes et le déplacement de centaines de milliers de personnes tant dans le pays que vers les pays voisins.

Old Fangak est une ville située dans le comté de Fangak, au nord de l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud. Fin 2014, le centre de santé de la ville, jusque-là uniquement soutenu par une ONG locale, a fait face à un afflux de blessés (227) et à l’arrivée de plus de 20 000 déplacés venant de Malakal, Canal et New Fangak. Or cette structure est normalement conçue pour offrir des soins à une population de 35 000 personnes et ne dispose pas des capacités, notamment chirurgicales, pour prendre en charge des blessés de guerre.

Depuis le 5 décembre 2014, pour répondre à l'augmentation des besoins et être prêts en cas de nouveaux combats, MSF soutient le centre de santé d’Old Fangak qui a été transformé en un hôpital de 45 lits comprenant désormais une salle d'urgence, des soins post-opératoires, ainsi qu’une capacité de prise en charge chirurgicale (avec le soutien du Comité International de la Croix Rouge) en cas d’afflux massif de blessés.

Accéder au projet d’Old Fangak est un défi quotidien. Il n’y a pas de routes dans la zone et tout doit être apporté par voie aérienne. Cependant, depuis l’ouverture du projet, 56 blessés de guerre ont été pris en charge. Le dernier afflux massif de blessés a eu lieu le 12 décembre (18 patients reçus). 146 patients ont été reçus aux urgences, essentiellement des cas de diarrhées, de paludisme, et des pathologies gynéco-obstétriques.

L’équipe MSF va bientôt initier des activités de sensibilisation, ainsi que des évaluations dans la zone d’Old Fangak pour les déplacés et les communautés n’ayant pas accès aux soins.

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