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Rohingyas au Bangladesh : « Ces gens ont tout perdu »

Une mère et son enfant dans la clinique MSF de Kutupalong Bangladesh octobre 2017
Une mère et son enfant dans la clinique MSF de Kutupalong, Bangladesh, octobre 2017 © William Daniels/National Geographic Magazine

Le Dr. Konstantin Hanke, originaire de Munich, a été responsable des activités médicales au sein de la clinique de MSF à Kutupalong, au Bangladesh, entre janvier et octobre. Après avoir pris soin des Rohingyas arrivés lors de la précédente vague de déplacements, il a été témoin du récent afflux de réfugiés et des séquelles des violences qu’ils ont endurées au Myanmar.

« En janvier, j’ai rejoint la mission de MSF au Bangladesh, lorsque des réfugiés rohingyas fuyaient encore la précédente flambée de violences dans l’État d’Arakan [également appelé Rakhine), qui a débuté en octobre 2016.

La clinique était constamment pleine : le service ambulatoire recevait environ 350 patients par jour et le service d’hospitalisation environ 200 par mois. Les réfugiés n’avaient plus d’argent et leur santé se détériorait à vue d’œil. Nous recevions de plus en plus de cas de malnutrition sévère, particulièrement chez les enfants de moins de cinq ans. Nous traitions également beaucoup de cas de traumatologie, d’accidents impliquant des enfants, de tétanos, de rage et d’autres maladies peu communes en Europe.

« S’adapter à une situation de crise »

Le 25 août, lorsque nous avons été informés de la détérioration de la situation dans l’État d’Arakan, nous avons compris que nous devions nous préparer à un nouvel afflux de réfugiés. Cette nuit-là, plusieurs blessés sont arrivés avec des plaies à vif. Notre structure a dû s’adapter à une situation de crise. Au début, il s’agissait principalement de jeunes hommes, mais par la suite, des femmes et des enfants ont également commencé à arriver. Ces patients souffraient de blessures par balle, de brûlures, de traumatismes… Nous ne savions pas comment ces blessés graves étaient parvenus, par miracle, à traverser la frontière pour rejoindre le Bangladesh.

Les patients arrivaient dans un état catastrophique. Certains disaient avoir été enfermés dans des maisons incendiées. Nous avons soigné des enfants arrivés seuls, qui avaient perdu leurs familles. Un nouveau-né nous a été apporté par une femme qui l’avait trouvé dans l’herbe à la frontière. C’est maintenant elle qui s’en occupe, en plus de ses autres enfants. Nous avons également pris en charge une jeune fille blessée au visage ; une heure plus tard, sa mère était hospitalisée pour de graves brûlures. Elles nous ont raconté être les seules survivantes de leur famille.

« Les réfugiés rohingyas ont désespérément besoin d’aide »

Ces gens ont tout perdu. Des familles entières ont marché des jours entiers pour rejoindre le Bangladesh. Ils disposent de très peu d’options. Les mauvaises conditions dans lesquelles la plupart des Rohingyas sont contraints de vivre ont un impact direct sur leur santé. À un moment, nous avons reçu treize personnes mordues par un chien enragé qui errait dans le camp.

Les enfants que nous voyons naitre dans notre clinique pèsent rarement plus de 2,5 kg. Comme les mères souffrent souvent de malnutrition, les bébés ne peuvent pas se développer autant que nécessaire.

Au cours des cinq dernières semaines, plus de 515 000 Rohingyas sont arrivés au Bangladesh : plus ou moins l’équivalent de la population de Nuremberg. Les réfugiés rohingyas ont désespérément besoin d’aide. Le risque d’épidémies étant probable, nous devons lancer de toute urgence des campagnes de vaccination globales et installer des latrines et des réserves d’eau potable. La situation était déjà difficile pour les personnes arrivées l’an dernier, mais avec ce nouvel afflux, elle est devenue absolument catastrophique. »

3 questions à Jean-Fabrice Pietri, coordinateur d'urgence MSF de retour du Bangladesh


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MSF au Bangladesh

Médecins Sans Frontières a pour la première fois déployé des activités au Bangladesh en 1985. Près du camp de fortune de Kutupalong, dans le district de Cox Bazar, MSF gère une structure médicale et une clinique qui propose des soins de santé basique et d’urgence, ainsi que des services d’hospitalisation et d’analyse en laboratoire aux réfugiés rohingyas et à la communauté locale. Face à l’afflux de réfugiés, MSF a fortement accru ses activités d’approvisionnement en eau, d’assainissement et de soins médicaux auprès de la population réfugiée.

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