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République centrafricaine : MSF mène des activités d’urgence et maintient ses services hospitaliers suite aux attaques

Hôpital de Kabo RCA décembre 2007
Hôpital de Kabo, RCA, décembre 2007 © Spencer Platt

En République centrafricaine, MSF mène notamment des projets à Ndélé, Kabo et Batangafo, trois villes touchées par le conflit actuel. MSF maintient ses équipes de terrain, initie des activités d’urgence et continue de mener ses activités hospitalières.

Depuis le 10 décembre, date de la prise de la ville de Ndélé par une coalition rebelle, d’autres zones du nord de la RCA ont été attaquées. D’importants affrontements ont eu lieu avec les Forces Armées Centrafricaines (FACA), aujourd’hui soutenue par l’armée tchadienne entrée dans le pays à la demande du président de la RCA. Les populations ont fui les villes en abandonnant maisons, réserves et activités de subsistance. La plupart des personnels de santé qualifiés ont rejoint Bangui, la capitale, laissant une situation sanitaire encore plus précaire derrière eux.

Le jeudi 20 décembre, la coalition rebelle « Seleka » - qui, ces derniers jours,  a mené des attaques sur plusieurs villes du nord de la République centrafricaine (RCA) – est entré dans Batangafo où nous sommes présents. Le 19 décembre, les Forces Armées Centrafricaines (FACA), la gendarmerie et les autorités publiques avaient déjà fui la ville. Une grande partie de la population, effrayée par la menace d’une attaque, s’était réfugiée dans la forêt. 24 heures plus tard, les rebelles prenaient le contrôle de Batangafo. Même si le nombre de consultations a chuté de 193 le jour qui a précédé l’arrivée des rebelles, à 38 le jour qui a suivi, MSF maintient son équipe sur le terrain et continue de mener ses activités à l’hôpital principal. La population, victime depuis plus de 10 ans de conflits armés, vit dans la terreur. « La situation m’inquiète. Hier, les enfants qui étaient à l’école ont fui dès qu’ils ont entendu dire que des troupes armées arrivaient. On ne savait pas où ils étaient. Nous avons si peur », témoigne Ghislaine, âgée de 55 ans. Enoch Nodl-ya, infirmier anesthésiste MSF à l’hôpital de Batangafo, constate : « Dans cette région, la population subit régulièrement la présence et les attaques d’hommes armés. Les gens ont peur et s’enfuient rapidement vers la forêt. C’est le seul moyen d’échapper à la violence. En conséquence, beaucoup de femmes enceintes accouchent dans la nature, sans aucune assistance médicale, et la plupart des malades et des blessés hésitent à venir chercher des soins médicaux dans des zones habitées et donc potentiellement en proie à la violence. Quand enfin cela cesse, nous voyons alors arriver des patients à un stade avancé de leur maladie ».

Mercredi 19 décembre, à l’aube, la coalition rebelle est entrée dans la ville de Kabo (au centre nord de la RCA) où MSF soutient, là aussi, l’hôpital de la ville. Des tirs et d’importantes explosions ont eu lieu pendant deux heures, des violences ont été commises à l’encontre de la population civile, dont un viol et d’importants pillages. La population est depuis, petit à petit, revenue en ville. MSF maintient ses services à l’hôpital de Kabo et a pris en charge quatre blessés et fourni une prise en charge médico-psychologique à la victime de violence sexuelle.

En parallèle, suite à l’attaque rebelle, le 16 décembre, de Bria (au centre est de la RCA), MSF envisage d’y envoyer une équipe, d’ici la semaine prochaine, afin d’apporter une assistance médicale à la population de la zone.

Dans le même temps, la menace d’une attaque sur Kaga Bandoro a conduit MSF a constituer une équipe d’urgence afin de soutenir les services chirurgicaux de l’hôpital préfectoral. Un chirurgien, deux infirmiers, un coordinateur de projet et un logisticien sont arrivés à Kaga Bandoro le 19 décembre. Ils se tiennent prêts à intervenir si la situation le requiert. 

Depuis les affrontements entre rebelles et FACA à Ndélé, le 10 décembre, la situation est redevenue calme mais reste précaire. MSF, qui avait initialement évacué une partie de son équipe, travaille à nouveau à effectifs complets et continue ses activités à l’hôpital. Un dispensaire mobile a également été mis en place afin d’aider environ 128 familles déplacées et regroupées à l’aéroport, non loin de la ville. Alors que la fréquentation de l'hôpital reste encore faible en raison de l’importante présence d’hommes en armes dans la ville, plus de 300 consultations ont été menées par nos équipes mobiles.

Du fait de la multiplicité des acteurs impliqués et des rapides changements de contexte, MSF continuera d’étroitement surveiller la situation afin d’identifier et de répondre aux besoins médicaux et humanitaires immédiats de la population.


MSF est présente en RCA depuis 1997 et mène sept projets dans cinq des sept districts de santé du pays. En collaboration avec le ministère de la Santé, nous soutenons sept hôpitaux et environ 38 centres de santé. Nos activités couvrent un large éventail de besoins médicaux : soins de santé primaire et secondaire, maladies négligées, nutrition, chirurgie, paludisme, vaccination, maladie du sommeil, VIH/sida, tuberculose

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