République centrafricaine : des milliers de personnes réfugiées dans l’hôpital de Batangafo

1 500 habitants se réfugient toutes les nuits à l'hôpital de Batangafo par crainte d'une recrudescence de violence.
1 500 habitants se réfugient toutes les nuits à l'hôpital de Batangafo par crainte d'une recrudescence de violence. © MSF

Batangafo, au nord de la République centrafricaine (RCA), tente un retour à la normale après d'intenses combats entre la Séléka et les forces françaises Sangaris, début août. Les affrontements ont fait des dizaines de morts et de blessés et font à nouveau régner la terreur dans la région. Quelques 1 500 habitants se réfugient toutes les nuits à l'hôpital par crainte d'une recrudescence de violence alors qu'au moins 4 000 autres s’abritent dans le quartier général de la mission de maintien de la paix de l'Union africaine (MISCA).

Après avoir visité la périphérie de Batangafo, Cecilia Greco, coordinatrice médicale de MSF dans la région, constate qu’ « un grand nombre d’habitants a quitté la ville pour les zones environnantes ou en direction de Bouca », plus au sud. « En ce moment la situation semble plus calme. Les gens seront peut-être de retour dans leurs maisons d’ici quelques semaines », ajoute-elle. Après les combats, les vols et les pillages dans certaines parties de la ville ont augmenté, poussant des milliers de résidents à fuir à l'hôpital et au siège de la MISCA de façon quotidienne.

Après quelques jours d'activité limitée pour des raisons de sécurité, MSF a repris le cours normal de son intervention à l'hôpital de Batangafo. Ces incidents arrivent au plus fort de la saison du paludisme dans la région et donc au moment où les besoins en soins médicaux sont les plus forts.

Les combats ont commencé début août avec des bombardements aériens des forces françaises et des tirs d'artillerie des deux côtés. Les affrontements ont fait au moins 15 morts et des dizaines de blessés, dont 10 ont été pris en charge par MSF. Les parties au conflit ont convenu d'un cessez-le-feu qui implique le retrait des forces Sangaris et le déploiement des patrouilles de surveillance de la MISCA dans Batangafo. La population craint néanmoins que le cessez-le feu ne soit rompu. A court terme, aucun nouvel affrontement n’est toutefois à prévoir, selon le chef de mission de MSF, Javier Eguren.

MSF appelle toutes les parties au conflit à respecter les civils et les acteurs humanitaires en République centrafricaine. MSF est une organisation médicale internationale indépendante qui a pour seul objectif de répondre aux besoins médicaux et humanitaires des populations qu’elle assiste.

MSF travaille en République centrafricaine depuis 1997 et compte actuellement plus de 300 personnels internationaux et plus de 2 000 employés centrafricains dans le pays. Depuis décembre 2013, MSF a doublé son assistance médicale en réponse à la crise actuelle, passant de 10 à 21 projets, et gère 6 projets d'urgence supplémentaires pour les réfugiés dans les pays voisins tels que le Tchad, le Cameroun et la République démocratique du Congo.

Dans Batangafo, MSF gère l'hôpital général (165 lits) et soutient cinq centres de santé dans les zones environnantes. En juin, près de 8 000 consultations ont été menées, dont 3 000 pour des enfants de moins de cinq ans.

Dossier spécial RCA

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