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RDC/ Nord Kivu - Récit d'un chirurgien

Hôpital MSF de Rutshuru Nord Kivu octobre 2008.
Hôpital MSF de Rutshuru, Nord Kivu, octobre 2008. © MSF

En octobre, les combats qui avaient repris au cours de l'été dans le Nord Kivu s'intensifiaient, atteignant un niveau de violence préoccupant. David Nott, chirurgien MSF, de retour de mission à Rutshuru, nous raconte.

David Nott est chirurgien. En octobre, il était en mission à l'hôpital de Rutshuru, une grande ville du Nord Kivu.

A quelques kilomètres de là, de violents combats avaient éclaté entre l'armée congolaise et les troupes rebelles de Laurent Nkunda.

Le 28 octobre, les deux équipes chirurgicales de MSF dont David faisait partie ont traité, en l'espace de 24 heures, 75 patients, tous victimes de blessures par balle.

« Il faut bien comprendre qu'il s'agissait de 75 personnes, et non pas juste de 75 blessures à soigner. Certains patients avaient essuyé plusieurs tirs.
Nous avons soigné des civils, des militaires, et aussi trois enfants de moins de trois ans qui avaient reçu une balle en plein poitrine ainsi que plusieurs femmes enceintes.
Pour ce qui est des militaires, on ne savait pas à quel camp ils appartenaient. Naturellement, nous avons soigné tout le monde.
»

En dépit du peu d'intérêt manifesté par les médias quand David était à Rutshuru, le Nord Kivu était déjà en proie à de très violents affrontements.

Le pire, c'était les personnes déplacées. Les gens dormaient par terre, dans la boue, alors qu'il pleuvait à verse.
«Il y avait plusieurs groupes armés qui combattaient dans notre région. Toutes les nuits, nous restions à l'hôpital parce que c'était trop dangereux d'aller de l'hôpital à la maison MSF.

Un jour, quelqu'un de l'équipe a fait nos sacs pendant que nous travaillions. Finalement, nous n'avons pas évacué cette nuit-là. Nous sommes restés mais nous n'avons pas défait nos sacs. »

David a beau être un chirurgien chevronné, il a été choqué par des scènes qu'il a vues à l'extérieur de l'hôpital.

« Le pire, c'était les personnes déplacées. Elles étaient complètement démunies, elles n'avaient rien. Elles vivaient dans des cases construites avec des feuilles de bananiers sur du sol boueux.
Il n'y avait rien à l'intérieur, les gens dormaient par terre dans la boue et il pleuvait à verse
. »

Tellement de patients arrivaient à l'hôpital que David et son équipe avaient du mal à repérer d'où ils venaient.

« Je ne sais pas. Nous avons soigné beaucoup de gens à l'hôpital. Honnêtement, je n'ai aucune idée de qui venait à l'hôpital, ni d'où ils venaient. Je soignais toutes les blessures. On avait vraiment énormément de travail. »

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