Papouasie Nouvelle-Guinée - Choléra : limiter la contagion et soigner à temps

MSF soigne les cas sévères dans un centre de traitement et mène une campagne d'information auprès de la population.
MSF soigne les cas sévères dans un centre de traitement et mène une campagne d'information auprès de la population. © Sally McMillan/MSF

Une épidémie de choléra touche la Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis août. Concentrée majoritairement dans la province de Morobe à l'est, la maladie a infecté jusqu'à présent 283 personnes, d'après les chiffres officiels. MSF soigne les cas sévères dans un centre de traitement et mène une campagne d'information auprès de la population.

C'est la première fois en 50 ans qu'une épidémie de choléra se déclare en Papouasie Nouvelle-Guinée, une île de l'océan Pacifique. La maladie est redoutée et les moyens de la prévenir et de la traiter sont mal connus.

La stigmatisation se traduit par exemple par le refus de certaines entreprises de transport public de transférer des patients.

« Il est important d'éviter la panique », explique Steven Cooper, coordinateur des urgences pour MSF. « Le choléra est contagieux, mais peut être soigné facilement. Une de nos actions consiste à informer la population sur cette maladie et de faire connaître les nombreux sites mis en place dans toute la région, où les malades du choléra peuvent recevoir des soins médicaux rapidement .»

Campagne d'information. Ces dernières semaines, MSF a organisé des ateliers sur l'hygiène et l'utilisation du chlore. Les équipes ont également proposé des formations dans les écoles, les pharmacies et les ONG locales.

La transmission du choléra peut être évitée en respectant des règles d'hygiène strictes et en utilisant de l'eau potable. Les symptômes de la maladie comprennent des diarrhées et des vomissements abondants provoquant une grave déshydratation.

Le traitement est simple : de nombreux patients sont soignés grâce à une solution orale de réhydratation, un traitement contenant la quantité adéquate d'électrolytes pour réhydrater un patient. Les cas plus graves sont traités par intraveineuse.

Un centre de traitement du choléra constitué de plusieurs tentes a été installé devant l'hôpital. A ce jour, quelque 90 patients ont été soignés par les équipes MSF.

« Pour le moment, nous ne constatons pas d'augmentation rapide des cas à Lae », déclare Steven Cooper, coordonnateur des urgences pour MSF. « Cependant, le choléra étant une maladie hautement contagieuse, nous devons rester vigilants. Nous continuons de surveiller la situation, notamment dans les régions plus isolées. On rapporte que de petits villages sont aussi affectés par le choléra. Nous envoyons donc des équipes pour examiner la situation et nous nous tenons prêts à réagir si besoin

Parallèlement au choléra, des cas de dysenterie (Shigella flexineri) et de grippe (de type A) ont également été confirmés dans la région de Menyama. MSF prévoit aussi d'envoyer une équipe chargée de l'évaluation médicale pour mener une enquête.

MSF travaille en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis 2007. En plus de l'intervention d'urgence actuelle, des équipes offrent des soins médicaux et psychologiques gratuits aux victimes de violences sexuelles et conjugales dans l'hôpital d'Angau de Lae. Des équipes sont aussi présentes à l'hôpital de Tari où elles fournissent des soins médicaux et chirurgicaux aux victimes de violence.

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