Un nouveau programme pour lutter contre le VIH dans l'ouest du Kenya

Photo patients Ndhiwa VIH Kenya
Photo patients Ndhiwa VIH Kenya © JCNougaret/MSF

A Ndhiwa, sur les rives du lac Victoria, au Kenya, le taux de prévalence du VIH est un des plus élevés au monde. Près d’un quart de la population est séropositive. Un nouveau projet de lutte contre la maladie a démarré en avril dernier, en collaboration avec les autorités et les communautés locales.

Dans l'ouest du Kenya, un nouveau projet a pour objectif de réduire fortement le nombre d'individus infectés par le VIH tout en aidant les personnes déjà infectées à vivre mieux et plus longtemps. Au cours des quatre prochaines années, les équipes de Médecins Sans Frontières, en collaboration avec les autorités sanitaires locales, vont encourager les populations à passer régulièrement des tests de dépistage du VIH tout en fournissant un traitement antirétroviral (ARV) aux individus déjà atteints afin de prolonger leur espérance de vie.

Le programme de MSF, du ministère de la Santé et de leurs partenaires locaux prévoit d’ouvrir largement l'accès aux tests du VIH et de promouvoir un dépistage régulier. Les individus dont le test sera positif seront mis sous traitement ARV le plus tôt possible afin de réduire le risque de transmission du virus. Ils seront accompagnés pour mieux adhérer au traitement, qui comprend la prise de médicaments ARV au quotidien, à vie.

Ce programme simplifiera également la manière dont les soins de santé sont prodigués aux patients, en adaptant les protocoles médicaux et en intégrant des personnels non-médicaux dans le processus de fourniture des soins. Les femmes enceintes seront systématiquement dépistées et toutes celles qui seront séropositives recevront un traitement ARV afin de minimiser le risque de transmission du virus à leur bébé pendant la grossesse ou l'accouchement. Le test de dépistage du VIH sera également intégré aux programmes d'immunisation de routine destinés aux jeunes enfants.

 

William Hennequin, chef de mission de MSF au Kenya, précise : « Le programme rassemblera les partenaires locaux, nationaux et internationaux afin de travailler ensemble de manière intégrée pour fournir des soins aux individus qui vivent avec le VIH. Il est essentiel que nous parvenions à faire augmenter le nombre de personnes testées régulièrement et que nous suivions de près chaque individu qui reçoit un traitement ARV, afin de s'assurer que les patients adhèrent au maximum à leur traitement et qu'ils restent en bonne santé. Nous allons également faire de l'implication des communautés une priorité, afin que les personnes puissent recevoir des soins plus en amont et sans avoir à se déplacer trop loin de chez eux. »

Malgré les grandes batailles remportées dans la lutte contre le VIH, menée par le ministère de la Santé et ses partenaires, au cours de la dernière décennie, le VIH reste l'un des problèmes de santé publique majeur à Ndhiwa. D'après une étude réalisée en 2012 par Epicentre, centre de recherche épidémiologique de MSF, 24,1 % de la population de cette localité est séropositive, tandis que le nombre de nouveaux cas reste préoccupant, avec 2 adultes sur 100 qui contractent la maladie chaque année. Ces chiffres sont beaucoup plus élevés que dans toutes les autres régions du Kenya, où le pourcentage d'individus touchés par le VIH était de 6,3 % en 2009 au niveau national et de 14,9 % en moyenne au niveau des provinces.

Pamela Olik, infirmière chez MSF, affirme : « Nous avons un tableau très précis de la situation au niveau du VIH dans la région de Ndhiwa. Cela va nous permettre de faire une comparaison avec la situation dans quatre ans et nous pourrons ainsi mesurer les répercussions du programme, ce qui est une opportunité très rare avec les programmes de lutte contre le VIH. »

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