MSF dénonce l'inaction des autorités russes

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Des informations inquiétantes nous sont parvenues sur l'état de santé d'Arjan. 19 mois après son enlèvement, MSF tient les autorités russes pour responsables de la captivité de son volontaire et demande sa libération immédiate. Les autorités russes et daguestanaises reconnaissent savoir qui est derrière l'enlèvement d'Arjan et connaître son lieu de détention ainsi que les moyens pour le libérer. Les autorités fédérales ont démontré qu'elles avaient un accès direct aux ravisseurs.

"Il est clair que les autorités fédérales russes ont toutes les clefs en main pour résoudre le cas et libérer Arjan. Si les autorités fédérales ne le font pas, c'est qu'elles n'ont aucun intérêt à ce qu'Arjan soit libéré. Les autorités russes connaissent, depuis longtemps, les noms des personnes impliquées dans l'enlèvement d'Arjan. Cela a été largement publié dans la presse russe et internationale, sans qu'il n'y ait jamais eu de démenti officiel tant au niveau régional qu'au niveau fédéral" s'indigne le Dr Thomas Nierle, Directeur des Opérations de la section suisse de MSF.

Depuis son ouverture, l'enquête sur l'enlèvement d'Arjan est marquée par une multiplication d'irrégularités. Ainsi, la nuit où il a été enlevé, Arjan était suivi par 2 agents du FSB (ex-KGB), qui ont assisté à la scène sans intervenir. De même, l'enquête a été suspendue 6 mois durant, sans que MSF en soit informée. Du téléphone portable d'Arjan, avec lequel il a été enlevé et qui aurait dû être surveillé, ont été passés plus de 50 coups de fil au début de l'année 2003. MSF a reçu la facture détaillée, qu'elle a remis aux autorités. Ces éléments n'ont absolument pas été pris en compte pour faire avancer l'enquête, et la ligne a été coupée par les autorités. De plus, en décembre 2003, le principal enquêteur en charge de retrouver Arjan a été arrêté, sans qu'aucune explication officielle ne soit donnée.

"La façon dont l'enquête a été menée ne permet absolument pas de croire en la volonté des autorités russes de résoudre l'affaire. En vérité, l'enquête a été entravée à chaque étape. Cela montrent que les autorités veulent étouffer l'affaire" explique le Dr Nierle.

Depuis octobre 2003, MSF n'a reçu aucun signe de vie d'Arjan. Les discussions entretenues avec les ravisseurs par le biais d'intermédiaires ont été brusquement et unilatéralement arrêtées en décembre. Les différents preuves de vie obtenues depuis 19 mois, ainsi que les rencontres avec de potentiels intermédiaires, ont quasiment toutes été obtenues via les services de sécurité russes.

"Après 19 mois de captivité et avec la maladie d'Arjan, il est inacceptable que les autorités russes se contentent de vagues déclaration affirmant qu'Arjan est en vie" s'insurge Kenny Gluck, Directeur des Opérations de la section hollandaise de MSF, en référence aux très récentes déclarations des autorités russes. " Nous demandons aux autorités de prendre leurs pleines responsabilités et de faire libérer Arjan immédiatement. " Kenny Gluck avait lui-même été enlevé en Tchétchénie en 2001.

MSF exhorte les membres de l'Union européenne, les Etats-Unis et la communauté internationale à exercer plus vivement une pression sur la nouvelle administration russe, afin qu'elle résolve rapidement l'affaire et libère Arjan. Il est clair que ces pressions doivent provenir tout particulièrement des Pays-Bas, dont Arjan est citoyen. Le gouvernement hollandais doit exiger des résultats concrets de la part des autorités russes, et les tenir responsables de leur absence de résultat.

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