Interview de Myriam Bincaille, Déléguée générale du fonds SUEZ initiatives

MYRIAM BINCAILLE
MYRIAM BINCAILLE © MSF

En 2016, le fonds SUEZ initiatives a soutenu la réponse de Médecins Sans Frontières à la crise sanitaire et nutritionnelle majeure du Nigeria.

Pourquoi avoir choisi de soutenir les actions de MSF au Nigeria ?
La vocation du Fonds SUEZ initiatives est de lutter durablement contre les exclusions en soutenant des actions concrètes pour que les populations défavorisées des pays en développement aient accès à l’eau, à l’assainissement et à la gestion des déchets. Dans ces domaines, nos partenariats portent également sur le renforcement des compétences et le soutien à l’innovation. En France, nous soutenons des projets d’insertion. Etre là où les populations sont en situation d’urgence est également une de nos priorités et la crise d’ampleur au nord-est du Nigéria, l’isolement des populations, nous a imposé de répondre à l’appel de MSF et d’apporter notre soutien. De plus, ce drame ne fait pas l’objet d’une grande médiatisation, ce qui le rend encore plus insupportable et renforce l’urgence de la réponse.

En règle générale, qu’est-ce qui guide le Fonds SUEZ initiatives dans ses choix de partenariat ?
Nous voulons nous assurer que le soutien financier et technique que nous apportons aux associations et ONG contribuera efficacement au développement et à la réussite de leurs projets, que leur impact et leur durabilité apportent de réelles et très concrètes réponses. C’est pourquoi nous sommes très exigeants sur la qualité des dossiers et aussi très sélectifs afin de ne pas saupoudrer notre engagement. Les dossiers reçus sont d’abord examinés à la lumière de critères de pré-sélection. Ceux retenus sont trans­mis à la communauté des « évaluateurs », experts du groupe. Ils étudient les projets grâce à une grille de 25 critères (techniques, financières, géographiques, opérationnelles, de durée, de gouvernance, de durabilité et d’implication locale…). Les projets sélectionnés sont in fine soumis à l’approbation du Conseil d’Administration du Fonds. J’ajoute que quand nous soutenons un projet, nous nous sentons très impliqués et nous accordons une grande importance à bâtir des partenariats de qualité.

Comment percevez-vous le rôle des entreprises aux côtés des ONG comme MSF ? Qu’ont-elles à lui apporter, au-delà d’un soutien financier bien sûr très important ?
Les défis sont immenses pour atteindre les Objectifs de Développement Durable. C’est pourquoi ils nous semblent majeur d’agir en co-construction, d’apporter certes un soutien financier, mais aussi de proposer un appui de compétences. Je soulignerai que les solutions durables sont multi-acteurs. Dans le contexte d’urgence que nous connaissons, je suis tentée de dire que nous tous, nous devons oser la solidarité ! Isolés, les acteurs manquent d’efficacité et nous avons besoin les uns des autres pour avancer.

Quel impact les actions du Fonds SUEZ initiatives ont-elles en interne, pour l’entreprise et ses collaborateurs ? Comment cela s’inscrit-il plus largement dans la politique de RSE du groupe ?
Il existe dans notre groupe une réelle fierté d’opérer pour des services essentiels et pour la protection voire la restauration de l’environnement. Pour nos collègues, participer à l’amélioration de l’accès à ces services est un engagement naturel. C’est aussi notre culture d’entreprise de mettre nos compétences à disposition de projets d’utilité publique et de projets humanitaires. Aquassistance, qui est l’ONG des salariés du groupe, en est une parfaite illustration.
Le Fonds SUEZ initiatives est inscrit dans la feuille de route Développement Durable de SUEZ. C’est donc un engagement durable pour le groupe, vis-à-vis de l’ensemble de ses parties prenantes, internes comme externes.

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