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Histoires de migrants : « C’est à ma famille que je pensais, pas à moi »

Muhammed (au premier plan) a quitté l’Afghanistan il y a un peu plus d'un mois. Juin 2015
Muhammed (au premier plan) a quitté l’Afghanistan il y a un peu plus d'un mois. Juin 2015 © Alessandro Penso

Sur le toit de l’hôtel “Captain Elias”, Muhammed, 26 ans, qui a quitté l’Afghanistan il y a un peu plus d’un mois, se remémore son expérience de réfugié et son voyage jusqu’à Kos à travers l’Iran et la Turquie. Il prépare le repas pour ses trois compagnons de voyage et pour lui-même, parmi les éclats de verre et les gravats, sur un petit feu ouvert.

« En Afghanistan, je gérais une pharmacie et donnais quelques cours à l’école locale. Je voulais aussi apprendre aux femmes du village comment être en bonne santé et prendre soin de leurs enfants. Un jour, des hommes du village sont venus vers moi, m’accusant d’enseigner aux enfants des idées chrétiennes. Ils m’ont dit que je n’étais pas un vrai Musulman et que je serais bientôt décapité. Je ne sais pas pourquoi. J’ai en même temps découvert que tout à l’intérieur ma pharmacie avait été réduit en morceaux, et que mon père avait disparu sans explications. Ca fait maintenant trois mois que je n’ai plus de nouvelles, je ne sais pas s’il est vivant ou mort. Pour cette raison, j’ai décidé de fuir l’Afghanistan, et j’ai caché ma famille dans une autre région du pays. Je suis venu ici dans l’espoir que les gouvernements en Europe nous laissent vivre comme des humains et non comme des animaux ».

Mohammed fait partie des 14000 réfugiés qui, depuis le début de l’année, sont arrivés dans les îles du Dodecanese en bateau depuis la Turquie. Plus de 90% viennent de pays en situation de guerre ou de conflit, principalement la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak et la Somalie.

« J’ai voyagé à pied, en bus et en bateau. Le trajet en bateau depuis la Turquie était très dangereux. Il faut payer un passeur pour monter à bord de l’embarcation. Quand tu le payes, il prétend que seulement 25 personnes seront à bord. Et la nuit de l’embarquement, tu réalises qu’il y a déjà 50 personnes assises dans le bateau et que tu ne peux plus dire non. Ils ont des armes et ils disent qu’ils vont nous tuer si on ne monte pas à bord. Quand je suis monté, c’est à ma famille que j’ai pensé, pas à moi. Dans cette situation, tu dois juste être courageux. Certaines personnes pleuraient. C’était trop petit pour nous tous, seulement 8 mètres de long. J’ai eu de la chance d’arriver jusqu’ici.

J’ai dépensé 4000 dollars pour que les passeurs m’amènent ici. C’était de l’argent que j’avais économisé pendant 6 ans avec la pharmacie, mais aussi que j’ai dû emprunter. J’ai donné environ 1000 dollars à ma famille pour qu’elle puisse survivre en Afghanistan. Après, je vais aller à Athènes et puis Dieu décidera où j’irai ensuite. C’est mieux de quitter la Grèce, parce que c’est le pays le plus pauvre d’Europe, nous devons donc aller plus loin. Mais il faut payer beaucoup d’argent pour ça, et je n’en ai plus, donc je vais devoir essayer par moi-même ».

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Consultez notre dossier consacré à nos opérations de recherche et de sauvetage de migrants en Méditerranée

 

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