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Haïti : « la réduction des financements alloués à la santé met la vie des femmes en danger »

Césarienne au CRUO de MSF à Port au Prince octobre 2015
Césarienne au CRUO de MSF à Port-au-Prince, octobre 2015 © Shiho Fukada/Panos

En Haïti, la diminution des financements en matière de santé, par les bailleurs de fonds internationaux, cumulée à la réduction des dépenses gouvernementales dédiées à ce poste ont de réelles conséquences sur l’accès aux soins de la population. Ainsi, un nombre sans précédent de femmes enceintes se présentent désormais au centre de référence en urgence obstétricale (CRUO), hôpital géré par MSF à Port-au-Prince.

En 2015-2016, le gouvernement haïtien n’alloue(ra) que 5,4% de son budget total à la santé. En 2013, le Canada a mis fin à son programme spécifiquement dédiée à la santé maternelle et infantile. C’est l’un des exemples de réduction globale, depuis quelques années, des financements internationaux de la santé en Haïti ; des financements qui permettaient pourtant jusque-là de pallier de nombreux manques.

En conséquence, pour pouvoir se faire soigner, bénéficier d’un suivi médical, ou accoucher, un nombre sans précédent de femmes enceintes se présentent désormais au centre de référence en urgence obstétricale (CRUO), géré par MSF à Port-au-Prince, capitale haïtienne, qui propose des soins obstétriques spécialisés. Le CRUO a été ouvert en mars 2011. Depuis, plus de 27 000 bébés y sont nés et plus de 10 000 prématurés y ont été admis. En 2014, le nombre de nouveau-nés hospitalisés au sein du service de néonatalogie a augmenté de 32% ; le nombre de femmes enceintes admises de 18%.

Face à cet afflux de patient(e)s, le CRUO de MSF a dû resserrer ses critères d’admission des patients et prioriser ses activités en se concentrant sur les grossesses et accouchements à risque ou compliqués. Mais, de fait, les autres patientes, celles qui ne remplissent malheureusement pas ces conditions, ne disposent plus que de très peu d’options.

« Les dépenses allouées aux soins de santé maternelle ont donné des résultats positifs évidents en Haïti. Aujourd’hui, l’importante réduction de ces financements met la vie des femmes en danger, déplore Paul Brockmann, responsable des programmes de MSF en Haïti. Il faut absolument faire marche arrière et revenir sur cette baisse ! »

Ainsi, Serene perdait du liquide amniotique depuis deux semaines. Lorsqu’elle s’est présentée au CRUO de MSF, l’écoulement s’était temporairement arrêté et elle n’a, du coup, pas pu être admise. Elle s’est alors dirigée vers l'hôpital général, mais la structure était en grève. Les autres hôpitaux quant à eux n’acceptaient que les femmes enceintes à terme. Puis, elle a commencé à saigner. Craignant pour sa vie et celle de son bébé, elle est revenue au CRUO de MSF où elle a été admise. Après trois jours de travail, elle a finalement accouché, par césarienne, d’un petit garçon prématuré, mais en bonne santé.

A 30 semaines de grossesse, Stéphanie présentait quant à elle une tension artérielle très élevée. Elle a été admise dans un hôpital de Port-au-Prince, où elle est restée deux jours. Mais, faute de médecins, toutes les patientes ont dû rentrer chez elles. À son arrivée au CRUO de MSF, Stéphanie souffrait d'hypertension et d'une forte fièvre. Elle a accouché le lendemain de son arrivée, par césarienne. Son bébé et elle se portent bien.


MSF travaille en Haïti depuis 1991 et gère par ailleurs une unité spécialisée dans les soins aux personnes brûlées à l’hôpital Drouillard et un autre hôpital à Martissant. Une équipe d'intervention d'urgence contre le choléra se déploie lors des épidémies à travers le pays.

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